Difficile à croire qu’en 25 ans de carrière, Dean Wareham, l’illustre leader de Galaxie 500 et Luna, n’avait encore jamais sorti de disque en solo.
Difficile à croire qu’en 25 ans de carrière, Dean Wareham, l’illustre leader de Galaxie 500 et Luna, n’avait encore jamais sorti de disque en solo. Depuis la fin de Luna, l’ex figure du rock New Yorkais – qui vit aujourd’hui sur la côte ouest – s’est certes à moitié émancipé au sein du duo menée avec son épouse Britta Phillips (ex bassiste de Luna). Aussi discret soit-il, Dean Wareham a toujours été un homme de goût et un songwriter lettré. Produit par le californien Jason Quever de Papercuts, ce premier album, qui est en fait un EP constitué de cinq compositions originales, démontre une inspiration intacte. Esthétiquement, ce Emancipated Hearts s’inscrit indéniablement comme la suite évidente de 13 most beautiful Songs For Andy Warhol’s Screen Tests sorti en 2010 sous le duo Dean & Britta. Rien de vraiment neuf donc, mais une signature qui a fait la réputation de l’un des pionniers de la dream pop. Soit une folk/rock bucolique, où dominent des arpèges sans âge et un violon lancinant estampillé « Velvet ». Et bien sûr, cette voix nasale immédiatement identifiable. “Love Is Colder Than Death”, le single qui emprunte son nom au premier film de Rainer Werner Fassbinder, est une ballade classieuse qui séduira les fans de Luna. « The Longest Bridge in the world », qui a notre préférence, baigne dans une jolie ambiance surf musique (probable conséquence de son récent déménagement), son refrain s’élevant sans brusquer, une merveille d’élégance. Se distingue également du lot deux reprises judicieusement choisies, un exercice dont il excelle : « Air » de The Incredible String Band et « Living Too Close To The Ground » de The Everly Brothers. On aurait aimé un peu plus de matière, mais la coolitude intacte de Dean Wareham rassure déjà beaucoup.
DEAN WAREHAM Love Is Colder Than Death from Dean Wareham on Vimeo.
Dean Wareham en concert samedi 7 décembre au Point Ephémère (Paris).