« Who Have I Become? » s’interroge Bethany Cosentino, la chanteuse et tête pensante du très coté duo californien Best Coast.
« Who Have I Become? » s’interroge Bethany Cosentino, la chanteuse et tête pensante du très coté duo californien Best Coast. Nous étions aussi en droit de nous le demander après un rayonnant premier album, Crazy For You paru en 2010. Sur son décevant second opus, The Only Place (2012), Bethany Cosentino, a voulu grandir un peu trop vite, et perdu son innocence en cour de route. En optant délibérément pour une production country proprette, le charme de sa surf-pop Lo-Fi s’était fatalement rompu. En regard des titres de ce nouvel opus, « Who Have I Become », « Fear of identity » et « Fade Away », la parolière alors âgée de 26 ans semble avoir pris conscience de son égarement. Ce mini-album de transition (en attendant le troisième long format du duo californien attendu pour l’année prochaine) tend à redresser la barre. Retour donc aux refrains enlevés et catchy, servis par les guitares brouillonnes, ultra réverbérées, de son acolyte multi-instrumentiste Bobb Bruno. Malgré des paroles « mélo post-ado » dénuées de caractère, Best Coast a en revanche un véritable talent pour pondre de refrains pop de série « B » – on entend par là le B de Blondie, Breeders et des Beach Boys pré Pet Sounds » – qui touchent droit dans le mille. A ce jeu, « Fade Away » et « Who Have I Become » ont des allures de tubes faussement insouciants, comme on aimerait en fredonner en roulant cheveux aux vents sur la côte ouest. « Baby I’m Crying », donne dans la ballade fifties atmosphérique, avec quelques restes d’influence country du second album, cette fois mieux digérés. Il y a encore quelques ratés, tel ce « Fear of my identity », qui lorgne trop vers du Hole FMisé… mais l’ensemble se tient nettement mieux. Si Bethany Cosentino ne peut retourner en arrière, Fade Away la remet tout de même sur le droit chemin. Au fond, les chansons classiques de Best Coast doivent se savourer à la manière d’une galette des Ramones, soit comme un bonne dose de régression pop bubble gum.