Désespérément sans nouvelles depuis plus de six ans, l’annonce d’un mini-album solo de l’ex Pale Fountains Michael Head, a ravivé la flamme des admirateurs pour l’orfèvre pop du Merseyside.
Désespérément sans nouvelles depuis plus de six ans, l’annonce d’un mini-album solo de l’ex Pale Fountains Michael Head, a ravivé la flamme des admirateurs pour l’orfèvre de la pop du Merseyside. En septembre dernier, les 450 exemplaires écoulés au compte-goutte du Artorius Revisited EP s’étaient écoulés à la vitesse de l’éclair. On comptait bien se rattraper avec la version CD, enfin disponible. Nouveau départ donc pour le songwriter de Liverpool, nouveau label et nouveau groupe, le flamboyant Red Elastic Band, quatuor étoffé d’un ensemble de cuivres (deux trompettes) et de cordes (flute, violoncelle). Parmi les visages familiers, on retrouve à notre grand bonheur Andy Diagrams le trompettiste historique des Pale Fountains et James, ainsi que le fidèle bassiste Pete Wilksinson (Shack et Cast). En place du frère cadet John (fâché ?), officie le guitariste Steve Powell, au jeu plutôt sobre et élégant, également impliqué dans la production du disque. Et maintenant venons-en à la musique. Après une petite frayeur techno-dance en guise d’introduction, on embarque en terre andalouse avec « Cadiz », une valse pop magnifique où flotte l’éternelle obsession de Mick Head, le Forever Changes de Love. L’instant magique est un peu trop court, mais le meilleur reste à venir avec « Lucinda Byre » qui lui succède, perfection de folk/baroque où l’accent du Scouser magnifique, et sa voix toujours si chaleureuse et rêveuse, nous fait vaciller d’émotion comme si c’était la première fois que nous écoutions Pacific Street. Le son d’Artorius Revisted est remarquable, un bon compromis entre la pop lustrée de son premier album solo, Michael Head introducing The Strands (1997) et le non moins délicat Here’s Tom with the Weather (2003) de la période Shack (tout bien considéré leur meilleur album). « Newby Street » est le morceau à la mélodie la plus entraînante, sûrement aidé par ses trompettes chic qui nous rappellent étonnament le « Not Unusual » de Tom Jones. Enfin, la chanson éponyme ferme la marche avec une odyssée psyché-rock placée sous la bénédiction, encore une fois, du pape Arthur Lee. Seul regret in fine, on ne compte véritablement que quatre chansons sur les sept plages du disque, le reste étant des interludes/instrumentaux franchement anecdotiques. Mais aux yeux de ce précieux trésor, et quand on connait la carrière erratique de Michael Head, chacune de ses quatre chansons semble être écrites comme si c’était sa dernière. Et c’est tout simplement bouleversant.