Pop band français discret, Watoo Watoo sort un nouvel album chic chic chic qui met agréablement fin à une longue attente.


Pop band français discret, Watoo Watoo sort un nouvel album chic chic chic qui met agréablement fin à une longue attente. Avec un nom qui fait référence à une série télévisée d’animation française des années 70, un son qui louche plutôt du côté des belles sixties et un album qui emprunte de manière fortuite (ou non) son titre à un épisode du feuilleton mythique Belle et Sébastien, Watoo Watoo possède immanquablement une aura que l’on serait tenté de qualifier de « rétro ». Le mot pourrait faire peur annoncé ainsi, mais pas tant que cela lorsque l’on parle de la musique de ce groupe qui possède peut-être un regard bien moins tourné vers le passé que certains nouveaux venus qui n’en finissent plus de singer, au riff près, les formations noisy/shoegaze d’hier. Aux bidouillages hasardeux et aux recherches sonores pas toujours pertinentes, Watoo Watoo oppose des titres amoureusement travaillés, toujours autour d’une certaine idée de « pop à la Française », portés par la voix joliment enfantine et mutine de sa chanteuse. Composé de Michaël Korchia et de sa compagne Pascale, ce duo à la ville comme à la scène installé aujourd’hui à Bordeaux après des années passées à Paris, officie à moitié en secret depuis une bonne quinzaine d’années dans le paysage musical hexagonal. Côté musique, il ne s’en cache pas, Watoo Watoo affiche sans fard son amour fou pour Felt et la jangle pop britannique en général, tout en nourrissant intelligemment ses compositions de rythmes plus exotiques issus de la bossa d’Astrud Gilberto, d’un jazz gainsbourgien période Gainsbourg Percussions ou encore de rythmes psychédéliques et krautrock qui lorgnent du côté de Stereolab (« Tes Histoires Invisibles »). Auteur de quatre albums et d’une poignée de EPs, Watoo Watoo brode ainsi une sorte de ‘cool pop’ tantôt désinvolte et légère comme de la crème fouettée comme pourrait l’être celle de Would-be-goods, ou bien teintée d’un blues discret à l’image des chansons du regretté Keith Girdler et de son sous-estimé groupe BlueBoy. Aidé par une science exacte des arrangements qui font des merveilles sur chacun des titres qui le compose, Une Si Longue Attente nous donne finalement mille fois raison d’avoir su patienter tant l’écoute de ce (trop?) court disque se trouve être un plaisir sans cesse renouvelé.



Watoo Watoo – « Une Si Longue Attente »


Watoo Watoo -« Le Soir »