Deux après que The Walkmen se soit mis en hiatus indéfini, deux membres du groupe new yorkais réapparaissent en ce début d’été pour présenter chacun leur début en solo.
Deux après que The Walkmen se soit mis en hiatus indéfini, deux membres du groupe new yorkais réapparaissent cet été pour présenter chacun leur début en solo. Le premier à dégainer fut le chanteur Hamilton Leithauser avec Black Hours, très convaincant dans un registre de crooner ténébreux à la Nick Cave. Quelques semaines plus tard, c’est donc au tour du bassiste Pete Bauer de dévoiler au grand jour son échappée en solitaire. Moins exposé médiatiquement que son ami au micro, il serait pourtant fort dommage de ne pas prêter une oreille à cette Liberation !, tant le bassiste a toujours été une des forces motrices de The Walkmen, grâce à ces talents de multi instrumentiste (notamment sur Lisbon où il troquait sa quatre-cordes contre le poste de pianiste et organiste). Ecartons d’abord tout malentendu, Liberation ! n’est pas, comme pourrait le sous-entendre son titre, un règlement de compte avec ses vieux camarades après treize années au sein de The Walkmen, mais plutôt une soif d’explorer de nouveaux horizons. Il s’agit même un tour du monde auquel nous convie Peter Matthew Bauer. Chaque composition nous entraîne ainsi vers une destination différente, inspirée de ces voyages accumulés ces deux dernières années à travers le monde : Inde, Turquie, lrlande, Philadelphie puis retour au bercail New Yorkais… De ces expériences passées, l’Américain en tire un album à la grande diversité de styles, remarquablement produits. Onze morceaux composés au gré du vent, entre le post-punk « piéton » dont il s’est fait une spécialité avec ses camarades (le vibrant voire miraculeux « Irish Wake in Varanasi » ou encore), folksongs tendance hippie (« I Was Born in an Ashram »), pop arty (« You Are The Chapel », à fleur de peau), excursion en terres latines afro-pop (l’aérien tout en mariachis, « Shiva the destroyer »). Dotée d’un séduisant brin de voix de romantique punk à la Paul Westerberg, Peter Matthew Bauer est un songwriter doté d’une solide assurance mélodique, de celles acquises autrement que sur le terrain. Nous n’avions pas l’habitude de l’entendre jouer de la guitare acoustique, « Philadelphia Raga » en plus de nous enchanter, nous surprend sur ses talents de guitariste primitif, le fantôme de John Fahey n’est jamais loin. Nous savions que The Walkmen était un vivier de talentueux musiciens, nous en avons désormais confirmation. Peter Bauer n’est peut-être plus, mais pour l’heure, vive Peter Matthew Bauer !