Heureuse surprise pour les fans, le duo fétichiste rock danois sort cette semaine son septième opus.
Heureuse surprise pour les fans, le duo fétichiste rock danois sort cette semaine son septième opus. Un secret scrupuleusement gardé jusqu’à la dernière minute, le label ayant donné comme consigne aux médias de ne laisser filtrer aucune annonce. Et tout le monde a su plus ou moins tenir sa langue, un véritable exploit sur la Toile ! Pour le successeur du troublant et désespérément noir Observator, le guitariste Sune Rose Wagner et la bassiste Sharin Foo rendent hommage à la culture surf avec un nouvel album intitulé PE’AHI, en référence à une célèbre plage sur l’île de Maui (Hawaii), réputée pour ses vagues gigantesques. Faut-il en conclure que le duo glam’ shoegazy vient d’enregistrer son album de surf musique ? Pas exactement, l’esprit garage rock californien a toujours été là et revendiqué depuis leur début. Si référence surf il y a, Il s’agirait plutôt ici d’un tsunami de guitares en combustion, une déferlante sortie tout droit de l’esprit toujours en surchauffe de Sune Rose Wagner. Depuis le tout premier EP des Raveonettes, l’esthète rock voue une passion sans borne pour le bruit blanc, dont il en abuse avec audace pour salir ses jolies mélodies pop. Quand la plupart de groupes de rock s’essoufflent après deux ou trois albums, et tentent en vain de trouver un second souffle en virant new wave (Dum Dum Girls, The Soft Pack…), les vrais patrons, tels leurs camarades Thee Oh Sees , ont compris que toute cette fragile étincelle repose sur leur esthétique sonique et jusqu’où ils peuvent l’emmener sans y perdre leur âme . PE’AHI est sur ce plan-là, encore une franche réussite. La production est renversante – le single « Sisters », où une harpe féérique baigne dans une cascade de distorsion, est un petit bijou d’orfèvrerie vrillée. On pourrait à la rigueur taxer les Raveonettes d’écrire peu ou prou le même album à chaque fois, mais il y a définitivement de la finesse cachée sous cette épaisse couche d’effets – des orchestrations de violons, des nappes ambient ébréchées (le rêveur « Z-Boys »), une boite à rythme industrielle géolocalisée à bristol (le très tricky « Kill! », « Endless Sleeper »). The Raveonettes ont toujours le chic pour glisser deux ou trois popsongs fulgurantess. PE’AHI termine en apothéose avec « Summer Ends », sommet d’écriture pop embrumée avec ses multiples retournements à tiroirs. Et toujours pas le moindre signe d’essoufflement.