Comme à son habitude, le stakhanoviste de l’indie rock US, Robert Pollard, n’a pas chômé depuis la dissolution de Guided By Voices en septembre dernier.
Comme à son habitude, le stakhanoviste de l’indie rock US, Robert Pollard, n’a pas chômé depuis la dissolution de Guided By Voices en septembre dernier. Increvable, l’ex prof d’exercice physique pourrait, en termes de productivité, presque faire passer John Dwyer de Thee Oh Sees pour Axl Rose. Petit rappel donc des précédents épisodes : dans la foulée de la séparation du line up « classique » de GBV (qui laissent tout de même derrière eux six albums en deux ans et demi !), est donc paru un 12e opus de Circus Devils, le bien nommé de circonstance Escape. Puis en début d’année, nous avons eu carrément droit à un tout nouveau side-projet, Ricked Wicky, et sa galette toute fraîche intitulée Sell The Circus (dans la série je ne me foule pas trop pour les titres). Et donc retour aujourd’hui à la case solo pour l’oncle Bob avec ce 21e album, où l’on retrouve à ses côtés un ex membre de son prestigieux club fermé à nouveau, le batteur Kevin March, et surtout le multi-instrumentiste/producteur Todd Tobias, également de l’aventure GBV/Ricked Wicky/Circus Devils. Alors que Robert Pollard traverse de nouveau une phase en solitaire, l’homme a manifestement renoué avec un certain niveau d’exigence : le son de Faulty Superheroes s’écarte clairement de l’esprit Lo-Fi de GBV pour une production « soignée » et des compositions « concises », selon la formule établie. Essentiellement électriques, les douze titres ne sont pas sans évoquer l’ère Doug Gillard aux guitares de GBV (de 1997 à 2004), avec une prédilection pour la power pop efficiente – on pense au trop sous-estimé Earthquake Glue (2002). Et de nous gratifier de quelques pures envolées dont il a le secret sur le superbe single “Up And Up And Up”, « What A Man » (très REM), ou encore le joliment tordu « Bizzaro’s Last Quest ». Niveau qualitatif/quantitatif, le monument rock de Portland n’avait pas aligné autant d’excellentes chansons depuis From a Compound Eye (2006), qui reste à notre humble avis, son album solo le plus consistant, avec Todd Tobbias déjà aux manettes. Une excellente cuvée donc.