Deux ans après l’acclamé Rain Plans, Israel Nash et son americana constellée revient nous délivrer sa saison d’argent.
Ce n’est qu’avec son troisième album, Rain Plans paru en 2013, que le folk rocker américain Israel Nash a enfin accédé à une large renommée aussi bien critique que publique, qui lui valurent d’être comparé à un Neil Young cosmique. Deux ans plus tard, l’ex new yorkais établi au Texas depuis 2011, nous revient délivrer sa saison d’argent. Pour cette nouvelle odyssée dans les contrées psychés/folk réverbérées de l’americana, Isreal Nash n’a pas bousculé la formule gagnante de son précédent opus : les musiciens ainsi que les conditions d’enregistrement analogiques employées dans son studios/ranch texan sont identiques. Mais comme le suggère la superbe pochette du disque, il y a un changement notable de couleur avec son prédécesseur. On passe du soleil couchant orangé à un bleu nuit de pleine lune, qui a tendance à intensifier l’atmosphère onirique du disque. La voix surtout d’Israel Nash atteint à ce stade une profondeur inédite, alternant entre registre grave naturel et harmonies perchées à la Buffalo Springfield, dans un grand-huit émotionnel – le renversant « The Fire and The Food », sommet du disque qui évoque l’impuissance face aux catastrophes naturelles liées au changement climatique. Bien sûr, cette quête mystique et ses étreintes de lapsteel évoquent encore le Loner de la période Harvest Moon. Mais, à l’instar de ses plus brillants disciples, My Morning Jacket jadis ou encore Phosphorescent, Nash tire son épingle de la grande botte psyché/country en démontrant un authentique talent de songwriter/producteur, et n’a pas son pareil pour installer un climax grand format (l’ambiance vieux polar à la Timber Timbre sur « LA Lately », et les ballades folk sous un ciel constellé « Mariner’s Ode » et « Strangers ». Une nouvelle fois, le frisson est garanti.
En concert le 14 février 2016 à Paris, La Maroquinerie