En se rendant compte des intitulés des morceaux de Sophia Loizou, on pourrait s’imaginer multiples scénarios de catastrophes…
« Divine Interference », « Silver Nemesis », « Glimpses of Death »… En se rendant compte des intitulés des morceaux de Sophia Loizou, on pourrait s’imaginer multiples scénarios de catastrophes, de récits apocalyptiques et qui pourraient aisément soutenir les propriétés formelles de l’album : machinal, épuré et rigide, Singulacra, le dernier opus de la musicienne anglaise, interpelle par une concentration de sonorités denses, créant inévitablement un effet d’austérité au premier abord. Mais cela sans compter sur la beauté propre de la fin de temps, ou de sa contemplation, puisque sa musique révèle également une profondeur, avec une subtilité qui traverse l’album, une légèreté dans les fines nappes sonores lumineuses qui émergent du gouffre. On réalise, après une écoute attentive, que dans l’ensemble, Singulacra semble plutôt prôner un certain détachement à travers sa dureté apparente : un appel à suspendre ses attentes et se laisser guider dans les battements et la respiration de la matière sonore. En s’y identifiant, l’écouteur peut simuler ainsi sa propre disparition dans les structures glaciales de Singulacra et en tirer un plaisir insoupçonné.