Première femme à aller en espace en 1963, Valentina Tereshkova est aussi le titre du dernier album du Suédois Mats Erlandsson.


Première femme à aller en espace en 1963, Valentina Tereshkova est aussi le titre du dernier album du Suédois Mats Erlandsson. Par cette simple référence, le musicien électronique teint le contenu sonore de ses compositions de cette couleur imaginaire qui sied bien, depuis au moins ses premières pratiques, à la musique électronique. Ce qui est suggéré par un tel titre affecte ainsi toute l’écoute et l’enrichit de ses images : un mouvement vibratoire et scrutateur qui émane dès le premier morceau, « Ivory Towers », qui met en éveil, à travers son impulsion frissonnante et exploratrice, l’auditeur, et qu’il n’arrêtera pas de sonder par la suite, avec les battements crépitants de « Eterrum », les frappes résonnantes de « Glances » ; ces titres qui semblent être là notamment pour ponctuer entre deux longues compositions, « Simulacra » et « Valentina Tereshkova ». Ces dernières se déploient, d’une manière plus subtile et mesurée, dans la durée. De ces changements de temps de jeu, l’auditeur n’en relève que les grands traits, se laissant envahir plutôt par une puissance musicale finement orchestrée et d’une manière limpide. Mats Erlandsson semble connaître la bonne manière de tenir celui/celle qui écoute dans un bon équilibre entre l’agitation qui peut brusquer et la quiétude qui peut mener à l’ennui. Plus qu’un voyage spatial par procuration, le musicien suédois arrive surtout à suggérer les sensations profondes d’un cheminement intérieur et énigmatique dont il serait dommage de passer à côté.