Succès grandissant pour cette formation punk rock instruite et résolument engagée.



La recette du succès ? Beaucoup la suive à la lettre, prennent la vague actuelle, font des coups d’éclats, des déclarations tapageuses. Parfois il suffit de pousser la saturation à fond, puis c’est le bouton de la reverb, ou celui de la fuzz. Et de tout temps, il y a ceux qui semblaient ne rien avoir, et qui, poussant le loosing spirit jusqu’au bout, ne choisissent pas la bonne voie. Parquet Court nous interroge : et si c’était le succès qui courrait après les vrais talents, et pas l’inverse ? C’est qui eux déjà ? Des Texans, New-Yorkais d’adoption. Leur premier album, Light Up (…) Things That You Broke révélait une bande d’excités jouant une sorte de punk pour cowboys, nerveux, simpliste. En allant, comme eux, droit au but et en évitant les adjectifs foireux, on écrirait que c’est bon, simplement. Mais il faut développer. L’album suivant, leur succès, Sunbathing Animal enfonce le style, d’excellentes compositions, et Andrew Savage, terriblement Redneck et pourtant si charismatique, qui fait penser à costaud Mike Muir dans le phrasé. Une influence Skate Core ? Pourquoi pas.

Sorti spécialement pour le Black Friday l’année dernière, le EP Monastic Living, délire punk bruitiste, est une sorte de suicide commercial… temporaire, car il préparait la sortie de la galette possédant les vrais compositions, le très attendu Human Peformance, débutant dans la psychose de la poussière entrant par chaque orifice de votre maison pour vous envahir avec « Dust ». Ambiance suffocante. Des angoissés les Parquet Courts ? Oui, à en croire leurs paroles, traitant tour à tour de la captivité sur « Captive Of The Sun », des violences policières (« Two Cops Dead »), ou de l’atmosphère oppressante d’une grande mégalopole (« Dust »), Andrew nous sert ses angoisses sur un chant totalement schizophrénique, à l’image de « Paraphrased », alternant les passages habités et d’autres à l’attitude résolument plus cool, comme sur « Berlin Got Blurry », probable tube, avec sa basse qui swing et son riff façon western-spaghetti.

Peu portés sur les artifices (peu de chances qu’ils nous fassent le coup de l’album symphonique) Parquet Courts continuent de tracer leur voie, classieuse, épuré, et qui à coup sûr les mèneront vers les sommets : Une sorte de punk-rock instruit et résolument engagé.