Sensiblement situé aux antipodes de la ville cauchemardesque imaginée par David Lynch, le déluré quintet chicagoan Twin Peaks a plutôt marqué les esprits voilà deux ans via leur vivifiant second album, Wild Onion.
Sensiblement situé aux antipodes de la ville cauchemardesque imaginée par David Lynch, le déluré quintet chicagoan Twin Peaks a plutôt marqué les esprits voilà deux ans via leur vivifiant second album, Wild Onion. La galette en question matérialisait sur disque un fantasme rock improbable : comme si les Rubinoos avaient trempé dans leur power pop les guitares aquatiques un brin rouillées de Mac DeMarco (démonstration faite avec le single très gustatif “Making Breakfast”). Soit un pied dans l’héritage slacker à la Pavement, un autre dans le rock garage tendance pop pour ce groupe issu de la scène DIY de Chicago formé par des potes d’enfance, Cadien Lake James et Jack Dolan (tous deux au chant). Sur ce troisième opus, les Twin Peaks ont décidé d’organiser leur joyeux bordel. Car il y a bien un ordre dans ce désordre mélodieux, coproduit avec leur fidèle collaborateur R. Andrew Humphrey, et mixé par le vieux briscard John Agnello (Dinosaur Jr., Kurt Vile, Sonic Youth). Histoire de varier les plaisirs de six-cordes arpégées et les choeurs collégiaux, Down in Heaven (admirez l’ironie du titre) se donne une couleur americana façon les stones d’Exile on Main Street. Et cette patine country se distingue sur « Wanted You », « Heavenly Showers » et « Keep it Together ». Mais si les cinq « dudes » se sont un peu disciplinés, il ont su conserver, lorsque l’occasion s’y prête, ce soupçon d’insouciance pop qui faisait le sel de Wild Onion, notamment sur le sautillant “My Boys”, “Holding Roses” ou encore l’électrique « Butterfly », qui ferait passer les Black Lips pour un groupe de rock cérébral. Concis et diablement accrocheur. Haut les coeurs avec Down in heaven !