Les heureux acquéreurs des deux premiers albums d’Ultimate Painting (sous leur format physique bien entendu) auront sans doute remarqué que l’intérieur de chaque livret est illustré d’un beau nuancier…


Les heureux acquéreurs des deux premiers albums d’Ultimate Painting (sous leur format physique bien entendu) auront sans doute remarqué que l’intérieur de chaque livret est illustré d’un beau nuancier. Après le dégradé “coucher de soleil” sur leur rayonnant premier opus, puis celui “ciel bleu” pour le tout aussi radieux Green Lanes, place donc au violet sur Dusk. Et ce choix esthétique sur le troisième disque du duo londonien Jack Cooper et James Hoare (respectivement chacuns aux manettes parallelement de Mazes et Veronica Falls) est loin d’être le fruit du hasard. Cette toute nouvelle déclinaison de couleurs entre pourpre et bleu sied merveilleusement à leurs dernières compositions, d’humeur nettement plus tamisée.  Car si sur le fond, cette collection de douze ballades arpégées ne diffère pas de leurs deux opus précédents, sur la forme, on distingue bien une qualité baroque inédite – osons le terme pop de chambre. En élargissant ainsi son champ chromatique (avec des matériaux nobles tels qu’un piano Wurlitzer), le duo britannique tend naturellement vers davantage de raffinement et d’intimité (le superbement brumeux “Bills” en ouverture donne le La du disque). Si leurs pinceaux traçaient jusqu’ici les courbes des ballades du Velvet Underground et les noeuds de guitare mélodiques de Pavement (“Skippool Creek”), on découvre ainsi aujourd’hui une accointance sixties onirique affirmée (on pense notamment à The Left Banke), que ce soit aussi bien dans le choix des harmonies vocales (le magnifique “A Portrait of Jason”, très Byrds) jusque dans l’évidence des titres de leur chansons (“Song For Brian Jones” ou  “I’m Set Free” et leur obsession du Velvet). Tout en restant fidèle à son mode artisanal (enregistré et produit par leurs propres soins), Ultimate Painting se rapproche lentement (on peut même parler ici d’éloge de la lenteur!) mais sûrement de la quête ultime de la pop song parfaite (bullons gaiement sur l’intouchable “Lead The Way”). Nous n’avions pas entendu pareil guitares raffinées depuis leur aînés londoniens de The Clientele, voire Real Estate côté outre-atlantique. C’est dire le niveau.

Differ-ant/ Trouble in Mind Records – 2016

Site officiel : ultimatepainting.band/

TRACKLIST:

  1. Billls
  2. Song for Brian Jones
  3. A Portrait of Jason
  4. Lead the Way
  5. Monday Morning, Somewhere Central
  6. Who Is Your Next Target ?
  7. Skippool Creek
  8. I’m Set Free
  9. Silhouetted Shimmering
  10. I Can’t Run Anymore