Bienvenue dans le monde cool et débraillé de Th Da Freak.



Cela fait un peu plus d’un an que Th Da Freak est apparu sur nos radars, enregistrant un premier album en Mai 2017, seul, chez lui. Si l’auteur de ces lignes aime plus que tout la fraîcheur et la spontanéité de la musique brute et sans artifice, un minimum de clarté reste toutefois apprécié. Forcément un peu trop garage, l’essai éveillait toutefois  l’attention par la facilité du jeune homme à lancer des comptines trash enthousiasmantes, parfois même enivrante, simple à assimiler, plus difficile à évacuer. L’art de créer une mélodie qui nous parle, nous émeu, sans ne jamais pouvoir la décortiquer, et en comprendre ses mécanismes. Et le plus souvent, c’est par une courte suite d’accords à priori lambda que cela se fait. Incompréhensible, et très râlant pour le techniciens acharné, la chose est d’ailleurs tellement difficile à décrire que les plus pointilleux la nomment généralement : « le truc ». M’voyez…

Passons donc ces considérations techniques pour s’intéresser à celui que les médias indépendants décrivent comme le slasher français. « Le », car pour l’instant, nous n’en connaissons pas d’autre. Et un « Slasher », après recherche rapide, c’est soit un tueur en série usant d’un couteau, soit une personne ayant plusieurs jobs. Usons donc de la seconde option pour présenter Thoineau Palis, Jeune Bordelais aux cheveux verts, et membre d’un collectif se rêvant habiter dans le Seattle des années 90 : musiciens, graphistes, se mélangeant au grès d’happening et de concerts, les membres de chaque groupes s’inter-changeants pour créer ce qui semble être la naissance d’une scène au sein d’une belle endormie sur le point de terminer sa mue.

Rêveur, forcément proche de Mac Demarco avec ses chansons débraillées, TH Da Freak envois des singles à la pelle, et nous fait immanquablement craquer lorsque avec son accent si frenchy il imite l’américain pour susurrer « I’d like to move to St Michel ». C’est désuet, ça semble ordinaire, mais des trois accords de « Old Ladies » au tempo lambda de « Such An Idiot », en passant par l’interlude « Bored » sur laquelle il semble juste tester le son de sa nouvelle pédale, tout est charmant, tout est juste (et dire qu’il n’y a aucune fausse note serait presque une injure). Bref, sans contestation possible, il a le truc.

Howlin’ Banana Records – 2018

 

Tracklisting:

  1. Old Ladies
  2. See You In The Hood
  3. Wanking Class
  4. Whisky
  5. Don’t Understand
  6. Techno Bullshit
  7. Thick Head
  8. Bored
  9. Satori Park
  10. Moon Mate
  11. Such An Idiot