Bien que label Relapse soit le lieu de référence et ce depuis des années des genres punk, métal et ses dérivés, c’est là où officie également Zombi, le groupe électro-rock américain formé par Steve Moore et Anthony Paterra. Miracle constitue la moitié de ce duo (Steve Moore) au coté de Daniel O’Sullivan, ce dernier connu notamment pour son travail de multi-instrumentaliste chez pas mal de formations de prestige comme Guapo, Ulver, Æthenor ou encore Sunn O))). Miracle semble ainsi prolonger cette ouverture générique de Relapse, avec un univers teinté de couleurs exprimant la beauté des bandes originales des meilleurs films d’horreur des années 1970. La première écoute laisse peut de doute sur le fait qu’une véritable démarche anachronique est au rendez vous, mais aussi un mélange des genres (italo disco, darkwave, rock progressif etc.), qui n’est pas, au fond, surprenant, dans le sens où ils marquent, à travers leurs sonorités, une période historique de familiarité (en gros les années 1970-1980) entre ces voies stylistiques. L’identité plurielle des morceaux de The Strife of Love in a Dream est autant marquée par la multiplicité des rythmes, celui du rock ou de la musique plus atmosphérique, que le chant d’O’Sullivan, qui prend aussi bien une certaine forme pop ou New wave comme dans « Light Mind », « The Seventeen Nineties », que celle davantage incantatoire, comme par exemple dans « Sulfur ». Cela permet surtout d’élargir, sans pour autant en modifier radicalement le caractère, un environnement sonore relativement reconnaissable à travers ses codes. Et c’est peut-être là le seul bémol d’un album qui surligne peut-être un peu trop ses références, un peu comme pour les productions de Zombi, sans pour autant effacer totalement le plaisir que l’on a à travers des écoutes répétées de certains morceaux ; ceux notamment de la première moitié de l’opus où l’intensité définit et sert davantage cette accentuation des synthétiseurs, de l’usage des basses, par rapport à une deuxième moitié qui est un peu plus engourdie, mis à part « Angelix » qui clôt l’ensemble, un exemple assez réussi qui prend racine dans une techno minimale planante, rythmé modérément avec une batterie qui lui donne un charme indéniable avec ses frappes qui résonnent dans l’espace.
Tracklist :