Sur son quatrième opus, le quintet britannique continue de sonder en profondeur les abysses de la pop atmosphérique à l’aide de leur radars psyché kraut .


Trois ans après leur troisième album Clear Shot, les boys originaires de Brighton sont de retour avec quelques changements significatifs.  En rompant d’abord leur relation avec le label Heavenly Records depuis 2012,  pour finalement choisir de sortir leur quatrième opus chez Tough Love Records (Girls Names, Ulrika Spacek). Tom Dougall et sa bande ont également emprunté la voie du Do It Yourself puisqu’ils ont entièrement mixé et produit leur album, enregistré dans leur propre home studio londonien. On est jamais mieux servi que par soi-même.

Le fait de produire cet album par leur propres moyens a indéniablement donné des ailes au groupe, étendant leur terrain post-punk et Krautrock, vers des horizon acid folk et même électro dissonant, que l’on détaillera plus bas. Happy in the Hollow démarre ainsi en douceur avec l’atmosphérique « Sequence One », un titre assez plat mais somme toute assez plaisant sur lequel se pose la voix à la fois mélancolique et blasée de Tom Dougall, qui rappelle ici un peu celle de Paul Banks d’Interpol. Cloîtrés entre les murs d’un vieil entrepôt à l’abandon, les gars de TOY semblent perdus dans leurs pensées dans le clip de ce premier titre.  On attend du mouvement et celui ici arrive à point nommé avec le troisième titre qui porte bien son nom « Energy ».  

Le groupe commence alors à (un peu) s’énerver comme s’ils venaient de réaliser soudainement qu’ils avaient oublié de passer la seconde sur les deux premiers titres. Le duo basse-batterie de Barron et Salvidge est particulièrement convaincant, mais Dougall n’a manifestement toujours pas trouvé le chemin de la machine à café. On enchaîne ensuite sur une ballade psyché-acoustique avec « Last Warmth of the Day » et pour le coup la voix colle parfaitement avec l’accompagnement et l’atmosphère brumeuse du morceau. Puis vient le riff du refrain qui rappelle « Girl You’ll Be a Woman Soon » d’Urge Overkill, sur la bande-son du cultissime chef-d’œuvre tarantinien Pulp Fiction. Clin d’œil, hommage ou juste une coïncidence ? Qui sait ?

Cette envie d’inclure de l’acoustique dans l’album, se ressent encore alors que retentissent les arpèges de l’instrumental « Charlie’s House ». Happy in the Hollow, c’est aussi quelques expérimentations avec notamment un usage abondant d’électronique dans « Strangulation Day », un titre au tempo lent. Ce quatrième opus s’achève sur une note d’optimisme avec « Move Through The Dark », qui apporte un peu de lumière à cet album assez sombre et aux dominantes psyché kraut. Avec Toy, on flirte avec les ténèbres sans jamais sombrer dans les abysses.

On ne sait pas si cette album nous marquera sur le long-terme mais le groupe du Jouet nous apporte en ce début d’année 2019 un moment de simplicité et de douceur qui ne peut pas faire de mal.

Les britanniques défendront leur album en France, le 21 février à Rennes pour le festival La Route du Rock Hiver ainsi que le 2 mars au Petit Bain à Paris.

 

En concert le 21 Février à Rennes (La Route du Rock Hiver), puis le 2 Mars à Paris (Petit Bain)

Tough Love Records / Differ-ant – 2019

https://thebandtoy.com/

Tracklist :

1. Sequence One
2. Mistake A Stranger
3. Energy
4. Last Warmth Of The Day
5. The Willo
6. Jolt Awake
7. Mechanism
8. Strangulation Day
9. You Make Me Forget Myself
10. Charlie’s House
11. Move Through The Dark