Second album tout en groove racé pour les éclairés garage rockers du label Daptone.
Ils nous avaient pris par surprise en 2016, avec la sortie d’un premier album éponyme, suintant le rock vintage et la soul made in Chicago. On découvrait que les Mystery lights étaient alors la première signature Rock de Daptones Records (via leur filiale Wick Records, également à l’origine du très bon premier album des Ar-Kaics), célèbre label New Yorkais s’étant spécialisé dans les mises en lumières de vielles voix Soul, pour la plupart passées au travers des filets de la gloire tout au long de leur vie (Lee Fields, Charles Bradley…).
Que faisaient-ils là ? Récemment émigrés de leur Californie natale, Mike Brandon et ses jeunes acolytes sont venus chercher une âme sur la côte Est, et se sont vu offrir un studio équipé 100% en analogique, The House Of Soul, celui là même où une certaine Amy Winehouse y enregistra Back to Black. Une âme, donc, et un son qui les différencierait du tourbillon de sorties vintages parues chaque mois en Californie. Succès critique des deux côtés de l’atlantique, ce premier effort aurait certainement mérité un peu plus d’attention du grand public, d’autant que la troupe l’a brillamment défendu sur scènes, avec une tournée intense des clubs, et avec son nom écrit en petit sur les affiches des grands festivals.
Puis, début 2019, avec quelques mois d’avance, le groupe lance le single « Someone Else in Control », court (1’54) et pourtant riche de nouveautés, comme ce Nay (flûte arabe) qui apporte une touche exotique bienvenue à leur groove racé, qu’on a grand plaisir à retrouver ici. Et c’est donc en ce mois de Mai que l’on a découvert la belle pochette – pochoir présentant l’album (sur laquelle on retrouve entre autre le visuel de leur précédente livraison, ainsi qu’une évocation de « we are the 21st Century.. » de Foxygen) et ce qu’il contient : un groove imparable (« Can’t Get Through To My Head »), du Rock Garage qui aurait bonne place sur les compilations Nuggets originelles (« Traces », « Thick Skin »), mais aussi, et c’est là que se situe l’évolution, beaucoup plus de douceurs.
« It’s Alright » est un délice d’instrumentaux sur laquelle la basse semble avoir mutée en contrebasse, « Goin’ Down » ressemble à un jam sur lequel Mike Brandon aurait posé librement sa voix nasillarde et magnétique, et la délicate « Watching The News » fait office de tire-larme, assez efficace. Puis vient « Wish That She’d Come Back » qui représente un sommet de grâce, frappant par ses chœurs d’un autre temps auxquels fait écho une divine scie musicale du plus bel effet. Alors qu’ils avaient auparavant impressionné par leur fougue et leur énergie, Les Mystery Lights se montrent ici subtils, raffinés, et élargissent le champ de leurs influences, profondément américaines.
Wick Records – 2019
Tracklisting:
- Synthtro
- I’m So Tired (Of Living In The City)
- Can’t Get Through To My Head
- Someone Else In Control
- Goin’ Down
- Wish That She’d Come Back
- Thick Skin
- Too Much Tension
- Watching The News Gives Me The Blues
- It’s Alright
- Traces