Issue de la grouillante scène rock de Montréal, ce quatuor réussie sur son deuxième album l’alliance entre garage tendance space-rock et paroles acidulées in french.


 

On savait Montréal une scène riche, variée, ayant -outre les monstres d’Arcade Fire – enfantés quelques-uns des groupes les plus stylés de ces dernières décennies : Godspeed You ! Black Emperor, Suuns, Wolf Parade, ou les regrettés Besnard Lakes (a moins que… 2020 ne soit l’année de leur grand retour ?).  Ces dernières années, c’est le groupe Chocolat que tout le monde retient, notamment grâce à leur tournée des festivals en Europe.

Le fort développement économique de la ville, ses loyers qui restent relativement bas ainsi qu’une offre culturelle riche et une pléiade de salles de concerts des plus hype en font un véritable nid a musiciens, riche en diversité où tout ce petit monde se mélange. C’est ainsi qu’une nouvelle scène, plus orientée Garage – Psyché – Post Rock (on suit les tendances de l’époque) retentit de plus en plus fort. On découvre ainsi des groupes souvent francophones, tel les mélodiques Corridor ( signés chez Sub Pop) , le bizarre homme-orchestre de Blood Skin Atopic, les Lo-Fi de Jesuslesfilles, ou les énervés de Priors. Et donc, les très enthousiasmants Double Date With Death, représentés chez Howlin’ Banana pour la France.

Sortit en 2016, leur premier album, Headspace, garage avec une légère tendance space-rock, était majoritairement anglophone. Cependant c’est le seul titre en français, « Magicien », qui tourne en boucle sur la radio locale, et celui qui semble le plus en phase avec ce que le groupe souhaite devenir. L’au-delà sera donc entièrement francophone.

Et c’est peut de dire que le chant en français déroute dès les premières paroles de « Forêt », tant l’esprit semble lui, bien nord-américains (pour être plus clair : on aurait plus l’habitude d’entendre ce genre de paroles en Anglais qu’en Français). Une basse puissante qui vrombit, un batteur toujours prêt à exploser, des guitares qui crépitent et un clavier au taquet : cette ligne frénétique est respectée sur la majorité des 8 titres de l’album, a l’exception du single « Fluorescent », ballade sur-boostée aux paroles délicieusement mièvres. Celui-ci bénéficie d’un très joli clip, signé Arturo Baston, et inspiré des magnifiques artworks de Elzo Durt, qui a notamment réalisé des pochettes de La Femme, Thee Oh Sees et Kaviar Special (autre membre malheureusement splitté en septembre dernier de l’écurie Howlin’ Banana).

« Je suis cet insecte pris au piège dans cette poubelle, et je glisse aux parois qui m’éloignent de toi » entend -on sur « Trou Noir », qui à l’image de la jolie pochette (signée Elzo Durt) témoigne d’un gout prononcé pour l’absurde et l’humour déjanté. On se languit de les voir faire la tournée des festivals cet été, que ce soit pour goûter en live les jolies guitares de « Kodak », ou se laisser aller à la folie forcement furieuse de « Copier-Coller ».

 

Howlin’ Banana – 2020

Tracklisting:

  1. Forêt
  2. Copier-Collé
  3. Trou Noir
  4. Fluorescent
  5. La Princesse De L’au Delà
  6. L’au Delà
  7. Kodak
  8. Jeu Funiculaire