Dans son nouveau havre de paix, le songwriter canadien a déniché l’inspiration.
Un grand chambardement s’est produit dans la vie du songwriter Ron Sexsmith. L’artiste canadien s’est récemment arraché de la grande métropole de Toronto après un conséquent enracinement de 30 années. Son nouveau lieu de villégiature est aujourd’hui le tranquille et verdoyant hameau de Stratford en Ontario. Les effets de cette délocalisation au grand air ont eu un effet soudain et spectaculaire :
« Presque immédiatement après mon arrivée ici, j’ai senti ce genre d’énorme nuage de stress s’évaporer et toutes ces chansons ont commencé à arriver. »
L’air de la campagne a donc fortement inspiré et boosté l’écriture d’Hermitage le 16ème album du vétéran. Dans sa nouvelle maison et sous la houlette du producteur Don Kerr, Ron Sexmith a conçu ce nouvel opus dans des conditions rustiques et détendues. Ron a joué de tous les instruments (basse, piano, synthé…), une première pour lui, et a seulement délégué la batterie à son producteur. Les deux hommes ont mené à bien leur bel ouvrage, pastoral à souhait, dans la grande tradition des premières œuvres en solo de Sir James Paul McCartney (c’était un souhait voire un prérequis de Don Kerr) ; avec en ligne de mire l’insurpassable Ram. On le rappelle aussi, Sexsmith est un admirateur invétéré des œuvres de Ray Davies, Harry Nilsson et John Lennon.
L’atmosphère est ici légère, enjouée et tranquille, en contradiction avec l’image que certains ont pu coller à la personnalité du canadien jugé trop hâtivement mélancolique. La production très juste est exempt de lourdeur superflue et rend grâce à l’écriture de Sexsmith.
Avec « Spring of the Following Year » d’emblée le ton est révélé : un gazouillis d’oiseaux introduit cette balade, ode au printemps et à ce nouveau recommencement. Le piano discret se mélange étroitement à de bucoliques accords de guitares. Le chant des oiseaux marquera le clap de fin.
Hermitage se savoure telle une parenthèse enchantée dans un cortège de douces compositions folk-pop un brin suranné. Le piano instrument conducteur transmet ses bonnes ondes en accompagnant subtilement cette flânerie sonore (« Glow in the Dark Stars », « Small Minded World », « Morning Town » par exemple).
Cette suite de superbes mélodies sans creux d’inspiration se conclura sur le splendide et mélancolique « Think of You Fondly » qui a pour lui d’être le seul morceau issu d’un travail collectif. Son groupe de tournée assure les chœurs discrets et angéliques dans une veine très Beach Boys. Un petit bijou.
Shooté au grand air de la nature, Ron Sexsmith achève de nous convaincre. Ce 16ème opus plein de fraicheur et de spontanéité est tout sauf l’œuvre d’un ermite.
Cooking Vinyl – 2020
http://www.ronsexsmith.com/
https://www.facebook.com/ronsexsmith/
- Spring of the Following Year
- Chateau Mermaid
- Lo and Behold
- Glow in the Dark Stars
- Small Minded World
- Winery Blues
- When Love Pans Out
- You Don’t Wanna Hear It
- Dig Nation
- Whatever Shape Your Heart Is In
- Apparently Au Pair
- Is It or Isn’t It
- Morning Town
- Think of You Fondly