«Good Vibrations» pourrait être l’épithète du nouvel album solo du flegmatique Alex Bleeker, bassiste des orfèvres indie pop Real Estate.


Aujourd’hui Alex Bleeker, hier Julian Lynch ou Martin Courtney, les musiciens de Real Estate ont chacun régulièrement par le passé pris la poudre d’escampette. Alexander William Bleeker est un coutumier du fait avec à son actif entre 2009 et 2015 trois LPs sous l’entité The Freaks ; projet globalement estampillé folk-rock country désabusé sous influence Neil Young et Grateful Dead.

Heaven On The Faultline, le tout premier sous son seul patronyme est d’une autre facture. Sensiblement plus récréatif – avec pour bémol  des textes légèrement désenchantés – mais surtout vaillamment plus détendu, son écoute bienvenue génère le plein de bonnes vibrations. Les chansons bougrement cools s’enchainent les unes aux autres dans une désarmante simplicité. Un pur moment de détente.

Cet enregistrement maison capté sur le logiciel d’enregistrement GarageBand a été composé avant la pandémie. Pour étoffer et compléter cette première prise bricolée sur son ordi Alex a ensuite filé au Tropico Beauty Sound Recording Studio de Los Angeles, accompagné du coproducteur Phil Hartunian et de quelques musiciens locaux (Josh Da Costa de Confusing Mix of Nations, Cameron Stallones de Sun Araw, Tim Ramsey de Parting Lines et de la compositrice et chanteuse californienne Kacey Johansing). L’unique aspiration de Bleeker fut de reproduire le même feeling qu’à la maison. C’est au final, dixit le compositeur, « un disque fait maison reproduit en studio ».

A son écoute tout semble effectivement couler de source : Heaven On The Faultline nous emmène placidement dans la baie de San Francisco au soleil de la Californie sans stress ni tension. Un relâchement palpable qui s’appuie sur une suite de mélodies simples, plaisantes, réverbérées et bien convaincantes. Emblématique de cet état esprit, l’immédiat et simplissime « La La La » qui va gonfler notre optimisme pour toute la journée. L’instrumental et premier titre « A / B Ripoff » avec ses guitares virevoltantes avait initialement et allègrement planté le décor. La suite est au diapason : « Reach for My Brain » et sa rythmique paresseuse emballe sans forcer, le nonchalant « Tamalpais » ressemble à une déambulation tranquille sur le mont Tamalpais montagne des Chaînes côtières californiennes puis le splendide duo Bleeker – Kacey Johansing se découvre : un brin mélancolique épuré juste ce qu’il faut « Parking Lot » est un petit bijou.

Pour conclure on évoquera la présence d’un versant sensiblement plus primitif et psychédélique. Le single « D Plus » se situe à cette lisière quant à l’exalté « Heavy Tupper », avec son chant trafiqué et ses accords de guitares psychés il fait diablement référence à Suicide.

Heaven on the Faultline a le charme de ces productions maisons sans prétention. Une qualité très recherchée.

Night Bloom Records – 2021

https://www.nightbloomrecords.com/merch/alex-bleeker-heaven-on-the-faultline-lp

https://alexbleekerandthefreaks.bandcamp.com/

Tracklist :

  1. AB Ripoff
  2. D Plus
  3. Felty Feel
  4. Heaven On The Faultline
  5. Heavy Tupper
  6. LaLaLa
  7. Mashed Potatoes
  8. Swang
  9. Parking Lot
  10. Reach For My Brain
  11. Tamalpais
  12. Twang
  13. Lonesome Call