Accueillons la jeune et divine Ella O’Connor Williams dans le club fermé des grandes voix habitées du courant rock alternatif US, aux côtés d’Angel Olsen et de Sharon Van Etten.


Elle pousse, elle pousse, Squirrel Flower… A peine âgée de 24 ans, l’américaine Ella O’Connor Williams, aka Squirrel Flower, donne l’impression d’éclore à grande vitesse. Rien ne semble l’arrêter, pas même une pandémie mondiale. Certains ont déjà pu remarquer son brin de voix ensorcelant en première partie d’Adrianne Lenker (la meneuse de Big Thief en échappée solo) à la Maroquinerie parisienne, dans un autre monde pas si lointain.

L’année dernière, la songwriter se jetait à l’eau avec un premier album de folk-rock rugueux, le bien nommé I Was Born Swimming. Au travers de ces douze titres éclatait déjà un talent d’écriture supérieur, où l’épure et les écorchures électriques établissaient naturellement une affiliation avec PJ Harvey période Dry (notamment le bouleversant “Streetlight Blues”). Pour expliquer une telle précocité, les premiers faits d’armes de cette musicienne issue de la scène DIY de Boston, remontent en fait à 2015, date de la parution de son premier EP autoproduit (trois au total jusqu’à I Was Born Swimming)

A peine un an après I Was Born Swimming, ce deuxième long-format de la bostonienne la voit encore passer un palier crucial. Planet (i) a été enregistré à la veille du second confinement, à l’automne 2020 au studio Playpen à Bristol (Angleterre) sous la houlette du producteur Ali Chant (PJ Harvey, Perfume Genius). La richesse de l’instrumentation se distingue d’emblée sur ce disque aux ambiances plus variées et travaillées que son prédécesseur : nappes atmosphériques discrètes, notes de piano éparse, harmonies vocales plus élaborées, avec décharge électrique en sus… 

Les amateurs de rock alternatif 90’s, à la croisée du PJ Harvey de To Bring You My Love et de Sharon Van Etten, seront dans leurs petits souliers. A ce titre, “Hurt a Fly”, est un des singles les plus limpide qui nous ait été donné d’entendre depuis bien longtemps… Une mélodie qui se loge dans notre subconscient et dont on a bien du mal à se débarrasser – on pense aux soeurs HAIM c’est dire la maîtrise du refrain qui tue.

Mais on trouve aussi sur cette décidément très versatile « planète(i) « , autant de moments de recueillement nus jusqu’à l’os à la guitare sèche, fidèles à l’identité DIY – « Desert Wildflowers », « Starshine », « Iowa 146 » – que des bourrasques shoegaze qui décapent les murs (Night). Autre relent des années 90, une petite touche grunge garage sur « Roadkill », au tempo ralenti limite poisseux. Dans les deux cas, le chant de Ella O’Connor Williams nous dévoile sans ménage ses plaies ouvertes, ses tourments, frisson à la clé. Et même de mélanger les plaisirs folk/saturation, avec « Big Beast », une entrée folk Lo-Fi qui n’a rien à envier aux premiers Eps d’Angel Olsen, puis bifurque à mi-chemin sur des grosses pesantes entre Black Sabbath et Nirvana. 

Avec ce deuxième opus gorgé de chansons mémorables, Ella O’Connor Williams possède désormais autant d’atouts dans ses cartes que, par exemple, la surcoté Phoebe Bridgers. A bon entendeur…

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Tracklisting :
1. I’ll Go Running
2. Hurt A Fly
3. Deluge In the South
4. Big Beast
5. Roadkill
6. Iowa 146
7. Pass
8. Flames and Flat Tires
9. To Be Forgotten
10. Desert Wildflowers
11. Night
12. Starshine