Le violoncelliste Erik Friedlander, croisé parfois aux côtés de John Zorn, de Clogs ou de The Mountain Goats, revient après un bel effort solo – Maladror (2004) – à la formule du quartet. En compagnie de sa formation de prédilection Topaz (bizarrement pas créditée comme telle sur la pochette du disque), il signe un quatrième album épatant. Prowl est en effet un vagabondage en terres jazz particulièrement inspiré, qui réussit le pari d’être à la fois accessible et aventureux. Les neuf titres de cet album suave laissent deviner un rapport crucial à l’Afrique, notamment dans l’approche rythmique des frères Takeishi (Stomu à la basse électrique et Satoshi aux percusions). Tous deux détournent des motifs traditionnels pour les emmener vers de mystérieux univers parallèles ouverts à tous les vents (que ce soit ceux de la musique contemporaine ou Klezmer), dont la pulsation interne et le caractère évasif ne semblent obéir à aucune règle déjà définie. Le saxophone alto ou la clarinette d’Andy Laster serpentent quant à eux autour de mélodies élancées et fluides, pouvant tendre parfois vers un paroxysme frénétique de courte durée. Tandis que le violoncelle de Friedlander se déploie avec grâce en ondulations et autres arabesques, mais sait ménager aussi quelques surprises plus incisives et viscérales. Vivement recommandé.
– Le site de Erik Friedlander.
– Le site de Cryptogramophone.