Le Newport folk festival, antre du folk et du jazz en bord de mer, a aussi eu la visite d’un quatuor pas comme les autres. Capté en son et en images sur un DVD.


Dès qu’on les voit débarquer là, sur cette scène en bord de mer, habillés comme le public en somme (décontractés comme dirait l’autre), on se remémore les quelques concerts qu’on a pu se taper après plus de 15/20 ans de frustration réelle de ne pas pouvoir assister à un concert d’un des groupes majeurs du rock indie.

Contrairement au DVD présenté ici, ce n’est pas en version acoustique qu’il m’a été donné de voir le pain bêche Frank Black, la souriante Kim Deal, l’effacé Joey Santiago et le rutilant David Lovering. Quel dommage !

« Bone Machine » pose le décor : c’est acoustique, mais pas mollasson pour autant. Ça vit, ça vibre, et on boit du petit lait en les voyant boire des bières et revisiter tout leur répertoire de façon épurée. « Ed is Dead », « Monkey gone to heaven » ou « Vamos » viendront enfoncer le clou, titiller la nostalgie, nous faire taper du pied aussi.

Leur statisme légendaire en concert – pour ne pas dire immobilisme – et leur humour foireux est ici rattrapé par une exécution minutieuse de morceaux qui sont autant de pièces d’un puzzle à assembler, revisitant leur carrière comme autant de souvenirs formateurs.

Pour ceux qui doutent encore de leur talent, ou plus précisément qui trouvaient que leur musique ressemblait plutôt à du bruit, il est temps de visionner ce DVD qui met à jour un grand talent mélodique et une performance tirée à quatre épingles. Une bonne manière en fin de compte de faire découvrir les Pixies à tout un chacun. De plus, on a droit à un peu plus que des regards fuyants entre Frank Black et Kim Deal : c’est pas beau ça ?

Il est impossible de ne pas penser au Nirvana Unplugged in New York et on s’en veut d’ailleurs. Mais pourquoi au juste ? Parce que certains les ont réduit à ce seul disque ? C’est un moindre mal, non ? Souhaitons le même malheur aux Pixies.