Si les liens entre la musique et la peinture ont une longue histoire, on sait que chez Sylvain Chauveau elles semblent intimement liées.


Si les liens entre la musique et la peinture ont une longue histoire, on sait que chez Sylvain Chauveau elles semblent intimement liées. Ainsi on ne s’étonnera pas de voir que le dernier opus du compositeur français se réfère à Stations of the Cross (« Chemin de Croix ») de Barnett Newman, figure incontournable de l’abstraction, une série de tableaux peints vers la fin de sa carrière, à savoir les années 1960. Newman n’est nullement un inconnu pour Chauveau qui, par ailleurs, n’hésite pas à appeler son propre label Onement, autre série du peintre américain, et qui publie des productions sonores à un seul exemplaire, comme des œuvres d’art uniques. La métaphysique séculaire du minimalisme de Newman, l’aspect profondément méditatif de sa peinture, trouvent ici un écho dans les compositions hautement épurées de Chauveau. Ce dernier semble livrer des bribes de ritournelle en piano exécutées par Melaine Dalibert, où chaque morceau complète l’autre ; comme les pièces d’un puzzle dont l’ensemble dessine le grand vide au-dessus duquel danse les notes délicates. À chaque geste la musique s’élance et s’évanouit, jusqu’à la fin où, comme un rideau qui s’ouvre ou une voile qui s’envole, apparaissent les sons du vivant ; le bruit des gens, le chant des oiseaux, l’aboiement d’un chien. Ce qu’ils murmurent est peut-être cette recherche continue d’une transcendance, dans l’ici et maintenant de l’écoute qui passe, mais qui procure, dans le même mouvement, la nostalgie et la promesse d’une vie lumineuse.

Flau – 2020

Tracklist :

  1. o
  2. t s
  3. or
  4. d
  5. e
  6. w
  7. bl
  8. q
  9. u
  10. nd
  11. r
  12. fa
  13. l
  14. en