Cinq ans d’absence… Wire sort enfin de son « état de suspension ». Il était temps. En prélude à un nouvel album attendu cette année, ce EP 4 titres faisant suite à une série inaugurée en 2002, réunit les premières compositions de la révérée formation art punk depuis Burn. Il est quelque part réconfortant de constater que l’un des groupes les plus novateurs du rock n’a pas baissé la garde et continue avec conviction son démantèlement sonique lancé il y a plus de trente ans. L’attaque est d’emblée ambitieuse avec l’embrasure “23 Years Too Late”, distendue sur plus de neuf minutes : section rythmique hypnotique, dissidence des guitares, textures atmosphériques complexes et, enfin, Colin Newman, impressionnant, déclamant son verbe sur un ton narratif martial. Si dans un premier temps Wire prospecte clairement dans la même veine avant-gardiste/industrielle que Send (2003), moins attendue, la seconde partie du disque brise cette dynamique et révèle un peu… d’humanité. Avec l’effréné “No Warnin Given” et surtout le mélancolique “Desert Driving”, on est assez proche en soi du rock plus mélodique que produit son charismatique chanteur avec Githead. Mais tout bien considéré, le quatuor a toujours réservé quelques plages de ses albums à de belles émanations pop, et ce depuis “Outdoor Minner” (Chairs Missing, 1979). L’avenir devrait reserver quelques surprises et s’annoncer – qui plus est – prolifique puisqu’ aucun de ces titres ne seront inclus sur le prochain album. Read and Burn ? Attention, cette galette s’autodétruira dans 3.0 secondes.
– Le site de Wire