Les toiles sonores du musicien québécois Mathieu David Gagnon, brillent par sa sobriété et ses tonalités mesurées.
Bien loin de la musicalité flamboyante de ses deux Volumes sortis respectivement en 2019 et 2022, les 8 tableaux du musicien québécois Mathieu David Gagnon, aka Flore Laurentienne, brillent par sa sobriété et ses tonalités mesurées. L’album, comme son titre également le suggère, est le produit de résidences multiples aux Musées des beaux Arts de Montréal, influencé par les peintures de l’artiste québécois Jean-Paul Riopelle (1923-2002). Le dialogue avec les peintures se construit sur des affinités électives entre les deux arts qui cherchent notamment l’immersion et une certaine composition de traits, qu’ils soient musicaux ou picturaux, qui vont être susceptibles de stimuler ou éveiller les sens ; comme Riopelle, qui oscille entre l’abstraction et la figuration tout au long de sa carrière, Gagnon conjugue dans ses compositions minimalistes mélodie, silence et formes libres. Les instruments (synthétiseurs, guitare etc.) se superposent afin de façonner des strates sonores denses et amples comme l’illustre parfaitement des morceaux comme « Feuilles IV », « Autriche III », de la même manière qu’ils peuvent former des couches plus légères et aériennes comme dans « Point d’ancrage », « La nuit bleue » ou encore « Cap-Tourmente ». Bien qu’elle soit le point de départ de l’album, la peinture de Riopelle devient finalement un repère qui s’évanouit et s’éclipse vite au sein du flux agissant et incertain des compositions pénétrantes du musicien québécois qui signe ici un album subtil et harmonieux.
Tracklist:
- Point d’ancrage (4:16)
- La nuit bleue (3:25)
- Cap-Tourmente (4:30)
- Au couchant (5:44)
- Feuilles IV (4:54)
- L’ile-aux-Oies (3:15)
- Autriche III (7:14)
- Bleu-vert (Vert de bleu) (2:44)