Retour en format trio pour les We Hate You Please Die, plus sombres et plus revendicatifs, en mode Riot Grrrl.


Qui a vu We Hate You Please Die sur scène avant 2023 sait à quel point leurs prestations étaient incendiaires, particulièrement portées par leur chanteur, Raphaël, trublion allumé passant une bonne partie de son temps à vociférer et à aller déboiter des épaules par lui même au beau milieu de la fosse. Un leader dont peu de groupes auraient pu se passer, la perte d’un frontman / chanteur sonnant souvent le glas de la plupart des formations. Ici, son départ annoncé, on ne donnait donc pas cher de la peau de ces jeunes rouennais pratiquant un garage punk rugueux, à la discographie jusque-là irréprochable.

Au temps pour nous, c’est avec un plaisir non dissimulé que nous allons pouvoir manger notre chapeau ! L’annonce du départ ayant été faite pendant la préparation pour une tournée au Canada, l’urgence a pris le pas sur le stress : il fallait impérativement de nouvelles chansons. Ainsi, « Control » et « Sorority » sont sortis rapidement, faisant plus que rassurer les fans, et augurant d’un tournant plus engagé, notamment sur la condition féminine.

Chloé, bassiste, et précédemment chanteuse sur quelques titres, parmi les meilleurs (on vous recommande « DSM VI », sur l’album précédent) prend les choses en main, travaille, tente, découvre ses capacités, et se lance : entre moments parlés, voix doucereuse et saillies rageuses façon punk anglais, le répertoire s’élargit. Cela influe ainsi naturellement sur le style du groupe : moins Garage, plus produit, Chambers Songs est aussi plus violent, laisse moins respirer.

On croit ainsi retrouver des ambiances malsaines à la JC Satan (des débuts) dans le chant parfois désincarné et dans la guitare de Joseph, notamment sur « Vampirized », ou sur des passages de « Lust ».  Plus sombre mais aussi plus noise, Chambers Songs serait aussi davantage influencé par le hardcore screamo selon Mathilde (Batterie), ce qui selon nous ne s’entend pas… mais se ressent parfaitement.

Hormis un final plus lumineux, ces 12 titres forment un bloque compacte de rage cathartique, qui regorge de (bonnes) surprises, notamment dans l’inventivité sur les changements de rythmes : mention spéciale aux deux singles « Adrénaline », et son passage presque doom, et « Stronger Than Ever ». Cette dernière salve, un des sommets féministes de l’album, fait monter la fièvre après que ces paroles sont scandées nerveusement : « She feels stronger than ever, she doesn’t need your validation ». Certainement que pour certains, le message doit être diffusé un peu plus fort pour être entendu.

2024 – NMAS Production

https://baco.lnk.to/chambersongs

https://wehateyoupleasedie.bandcamp.com/

Tracklisting:

  1. Adrenaline
  2. Stronger Than Ever
  3. Automatic Mode
  4. Control
  5. Lust
  6. The Fool
  7. Vampirized
  8. Flesh
  9. Asshole
  10. Hero
  11. Sorority
  12. Surrender