The Lemonheads. Etrange histoire que celle-ci. Un groupe surfant sur la vague grunge, se prenant un peu les pieds dans la mélasse, et qui finit en ancien combattant respectable. Puis, 2006, le réveil, nouveau disque, nouveau départ, un come back à peine moins sulfureux que celui de Lance Armstrong (oui, bon, on exagère). Pour un résultat tout à fait honorable, et la confirmation qu’Evan Dando est avant tout un sacré chanteur ! Alors quand un sacré chanteur a réussi son retour mais ne parvient pas trop à écrire, que fait-il pour ramasser l’oseille ? Bingo ! Un album de reprises. Et voilà donc ce Varshons sorti en début d’été, livré avec une caisse de bières et le bikini de Kate Moss. Oui, parce que pour le coup, c’est la brindille qui vient se la péter sur un titre disco d’une laideur inimaginable avec son vocoder — “Dirty Robot”. Pour le reste ? Honnêtement, si ça sentait pas la petite rondelle tiroir-caisse, on apprécierait pleinement. Car effectivement, ses reprises, Dando le Dindon les soigne. Et ose le grand écart en plus. Entre Cristina Aguilera (enfin, un titre signé Linda Perry des 4 Non Blondes, pour être précis) et Townes Van Zandt, en passant par Leonard Cohen et Gram Parsons ou Wire, l’américain tape dans toutes les bourses de son pays, et sort les sapes des grands jours. Hormis la verrue précitée, la six-cordes est ici en mode débranché, accompagnée de congas et de violons, formidablement mise en son et portée par cette voix sincèrement touchante. De la belle ouvrage derrière le cellophane. Le minimum requis, mais tout y est, en full option. Alors quitte à se faire enfler, autant en profiter pour se faire un peu de bien : Varshons est fait pour ça.
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