Queens of The Stone Belge ? Belgiums Of The Stone Age ?
S’il ne s’agit pas d’un remake foireux de La guerre du feu, avec François Damiens et Benoit Poelvoorde dans les rôles principaux, on découvre, avec tout de même un certain effarement aux premiers moments, l’existence d’un simili-clône du géant actuel de la scène heavy-rock, l’expérimentation en moins mais les chansons en plus : Triggerfinger. Qui a dit que l’on y gagnait peut-être au change ?
Le plat pays nous avait déjà fait le coup il y a quelques années avec Millionnaire, (soit-disant) réponse européenne aux Eagles Of Death Metal, et voilà qu’on se pince plus d’une fois à l’écoute de What Grabs Ya?, en se demandant si, avec Triggerfinger, nous ne sommes pas en présence d’un tribute-band, ou si l’on est pas tombé sur une série d’outtakes du groupe de Josh Homme. Pour la singularité, merci donc de frapper à la porte d’à côté. En revanche, force est de reconnaître à la formation belge une maîtrise assez époustouflante dans l’art de composer des chansons d’une redoutable efficacité (“Soon”) et, surtout, de les interpréter avec une conviction de tous les instants. Dans ses moments les plus enthousiasmants, Triggerfinger n’a même nullement à être embarrassé de la flagrante comparaison d’avec son illustre aîné.
N’ayant pas froid aux yeux, le chanteur Ruben Block pousse le mimétisme Hommesque dans ses derniers retranchements, et l’on ne sait trop, alors, si l’on doit rougir d’admiration ou de gêne. Cela a, au moins, le mérite de souligner la parfaite synergie existant entre voix et musique. Quelques mois donc après l’album de Them Crooked Vultures, celui de Triggerfinger montre à nouveau la pertinence du power-trio dans ce type de production : condensant au maximum l’instrumentation, cette formule permet ainsi d’éviter un éparpillement inutile, tout en lui conférant une belle puissance frontale. Résultat logique de cette adéquation, ici chacun sonne et tout le monde s’entend. Le format du double-album n’était cependant pas nécessaire et l’ensemble aurait assurément gagné en concision en étant plus resserré.
Loin de faire la fine bouche, on aura à coeur d’accueillir proprement, avec la plus grande des sympathies mais sans réel enthousiasme, cette oeuvre guère originale mais, paradoxalement, très inspirée et qui, en somme, s’avère être idéale pour toutes celles et ceux à qui Queens Of The Stone Age, Eagles Of Death Metal, Them Crooked Vultures, voire même Mondo Generator, ne suffisent pas (ou plus). Soit un positionnement que certains pourraient railler mais qui, finalement, suscitera l’intérêt chez d’autres, tout en inscrivant le trio d’emblée dans la catégorie des solides artisans. On a connu situation moins enviable, convenons-en.
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