Les albums de l’Américain Brian Pyle se laissent rarement apprécier, du moins pour l’auteur, fragment par fragment…
Les albums de l’Américain Brian Pyle aka Ensemble Economique se laissent rarement apprécier, du moins pour l’auteur, fragment par fragment. Plus qu’une cohérence de l’ensemble, c’est peut être davantage l’appel harmonieux d’une suite que constituent les morceaux qui prime à l’écoute, des liens plus intimes, comme des dialogues. Ainsi l’ouverture de cet 11e album, « From the train Window, Red Flowers on the Red Mountain », entièrement minimaliste par sa simple nappe sonore et son titre évocateur, se déplace et s’épuise sur le rythme noir répétitif de Blossoms in Red où figurent les Soft Metals (Patricia Hall & Ian Hicks). Suivant la voie ouverte par cette obscurité mélodieuse, c’est Peter Broderick qui dépose ses murmures lourds sur « On the Sand », à l’inverse de la voix claire de J Moon (Jessica Einaudi) dans « You, by Candlelight ». Sans créer des oppositions trop strictes ou tranchées, Brian Pyle compose, sur une même cadence qui fait le lien entre les morceaux, en faisant varier une palette mélancolique tout en retenue et qu’il désire insuffler à sa musique. C’est le « Nothing is Perfect » qui constitue la sortie de cet ensemble, avec son jeu de notes au piano se laissant entendre avec les bruits de craquements du ciel. A la fin de l’écoute, il y a bien une élévation du regard, très aboutie, de la terre au ciel, et qui parvient à traverser les couches épaisses des émotions sombres mais essentielles.