Propulsés au rang de superstars avec leur précédent opus et un single du tonnerre, « Main offender », le quintet garage suédois est de retour avec un troisième album. Rien de neuf à l’horizon, mais un sujet toujours aussi bien maîtrisé !
Ne nous voilons pas la face : le dernier album de The Hives est dans la suite logique des deux prédécesseurs (Barely Legal en 1997, et Veni, Vedi, Vicious en 2000), à savoir des morceaux garages de trois minutes chacun, variant uniquement du point de vue des accords. Mais bon, c’est une des caractéristiques d’un groupe de garage. Alors, on peut se demander, qu’est ce qui a pu faire le succès des Hives, groupe parmi beaucoup d’autres ?
Cette année, nos cinq compères vont fêter leurs onze ans de carrière. Et oui ! On n’en aurait pas douté une seconde, mais c’est bien la vérité, onze ans que ça dure, onze ans qu’ils jouent inlassablement leur garage rock impeccable. Et seulement trois albums au total, autant dire qu’ils ne sont pas les plus prolifiques au monde. Mais ce n’est finalement pas si mal, quand on se penche un peu sur leur discographie. Forts de deux premiers albums explosifs et aux mélodies qui viennent se graver directement dans les têtes, comptant à leur actif deux singles « Main Offender » et « Hate To Say I Told You So » qui les ont propulsés au rang de superstars internationales, et qui du coup leur ont offert plein de nouveaux amis super connus, The Hives ont trouvé la recette.
Ce qui est le plus étonnant, c’est que les différences entre un groupe comme The Hives et un autre bon groupe de garage sont très minimes. Alors pourquoi connaissent-ils les succès, et pas les autres ? On peut avancer plusieurs hypothèses : tout d’abord, la voix de Hawlin’ Pelle Almqvist, reconnaissable entre toutes : il braille, il hurle, il est survolté, tel un gamin de quinze ans qui sauterait dans tous les sens en étant relié à du 220 volts. A l’entendre, on se dit qu’il crie parce qu’il en a vraiment besoin, qu’il évacue son trop plein de téstostérone. Et du coup, qu’on soit fan de garage ou pas, on a tendance à très rapidement se prendre au jeu. Quoi d’autre ? Les guitares au son bien sale, les rythmiques très rapides (la basse est très souvent fidèlement calquée sur la guitare), les morceaux généralement très courts….
Bref, si vous prenez tous ces éléments, que vous secouez bien fort, et que vous ajoutez une pincée de trouvaille, vous obtenez un tube béton tel que « Main Offender », ou, plus récemment, leur dernier « Walk Iidiot, Walk ».
Ces gars là n’ont aucune volonté de vous pondre le futur du rock, ils ont simplement envie de se déchaîner sur scène (sur leurs albums aussi, bien entendu), et de vous voir sauter avec eux. Et, à ce niveau là, nos cinq suédois sont vraiment très bons. On comprend donc aisément ce qui fait la différence entre eux et les autres : la pêche ultime, des riffs canons, et des morceaux qui se retiennent à la première écoute.
Pour en revenir plus précisemment à leur denier bébé, Tyrannosaurus Hives, la recette est la même, la production ayant quand même légèrement évolué. En effet, leur son est différent des deux précédents opus, avec quelques soupçons de bruits vraisemblablement électroniques (attention ! Ne me faîtes pas dire ce que je n’ai pas dit, ça reste du pur garage hein !), des guitares peut être un poil plus lisses, mais bon, au final, on se retrouve pour la troisième fois face à un album qui dépote, avec quelques morceaux totalement imparables, certaines bizzareries « Diabolic Scheme », qui sort un peu des sentiers battus) et des variantes comme « Love In Plaster », où Halwin’ s’essaie à une façon de chanter différente (enfin, le naturel revient quand même au galot vers la fin du morceau).
Bref, si vous étiez déjà fan de ce quintet suédois, foncez, vous n’avez aucun souci à vous faire. Si vous ne connaissiez pas, vous pouvez aussi y aller, bien que leur album précédent vous conviendra peut être plus. Mais, au final, on n’est pas du tout déçu, on s’attendait à un album de cette trempe, et le voici qui est arrivé, toujours aussi survolté !
-Le site du groupe