The Secret Machines voudrait bien ne pas rester si secret que ça… Un album frisant la perfection les aidera-t-il à se faire un nom?


Une pochette peut révéler bien des choses. Dans le cas présent – on se croirait à un cours de Sémiologie des médias non? – les instruments groupés sur fond blanc mettent en exergue deux choses : le blanc et les instruments. C’est donc la musique pure et dure qui est privilégiée ici. Point barre. On a beau scruter la bio du groupe, la lire et la relire, on ne peut s’empêcher de bailler car il n’y a rien de bien passionnant chez ces gaillards, à part peut-être ceci : ce sont des Texans qui décident de partir – ou plutôt de tout laisser tomber – à New York car « c’est là que ça se passe, quitte à galérer ». Cela ne peut qu’inspirer confiance. Surtout que cette galère les oblige à s’arrêter d’abord à Chicago, dans un appart aussi petit qu’incongru, avant de finalement pouvoir voler vers Big Apple.

Deux frères (Brandon et Benjamin Curtis) et un intrus (Josh Graza) forment ce trio très hétéroclite dans son approche musicale, qui semble courir derrière le chef d’oeuvre ultime de My Bloody Valentine tout en s’inspirant de Pink Floyd et de Spiritualized. Des idéalistes perfectionnistes et ambitieux qui font un rock très spécifique et complexe, très recherché et laborantin, toujours amplifié. Même si certaines de ces références sont aux antipodes de la mode actuelle, il en faut plus pour les décourager, ces petits puristes.
Des titres comme « Nowhere again » et « Now here is nowhere » sont d’une qualité si impressionnante qu’on se dit que forcément les médias passeront à côté…On a vraiment l’impression d’entendre les Velvet Underground sur ces deux titres, en version méga-costaud. Tout ça est quand même super mal fichu, non ?

A coup sûr, un de ces albums qui resteront dans l’histoire du rock, même si c’est celle qui se fait dans l’ombre… Il y a des disques comme ça trop parfaits, et surtout dans le cas présent, trop intemporels pour avoir la chance de passer dans les mailles des filets qui les séparent des médias. Quoique, le fait que ce groupe tourne actuellement avec Interpol pourrait les servir qui sait? La production est peut-être un peu trop léchée. Probablement est-ce dû à la volonté de très bien faire. Trop?

On pense aussi également aux Dandy Warhols tant le son est amplifié, tout en servant du bon vieux rock. Et il y a partout, disséminé mine de rien, un petit air des explosions sonores des groupes progressistes comme Yes (le titre « Pharaoh’s daughter » est de cette veine) ou Genesis. En fait, ce groupe est vraiment comme un kaléidoscope : il donne à voir beaucoup, et cela sans que l’on bouge d’un iota.

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