Après quatre longues années de retraite musicale, Bob Mould nous revient aussi prolifique que jamais. L’ancien leader des légendaires Hüsker Dü et des non moins recommandables Sugar publie sur sa propre infrastructure Granary Music un nouvel album à forte influence électronique.


Modulate est le premier arrivage d’une trilogie qui devrait paraître au cours de l’année et incluant pour les seconds et troisième chapitre respectivement un album purement électronique et un autre accoustique.

Un nouvel album électronique? Une nouvelle qui pourra déconcerter ceux qui connaissent le bonhomme pour ces faits d’armes hautement symboliques depuis près de 20 ans dans le domaine du rock énervé. Car Autant le dire tout de suite, sans des albums comme Zen Arcade, New Day Rising et encore une bonne poignée de classiques, pas de Nirvana ni de Pixies et j’ose même m’avancer en citant un bon 3/4 du rock dit indépendant américain doivent pratiquement tout à cet icone du rock.

Depuis près de 20 ans donc, Bob Mould publie des albums toujours soit essentiels, soit estimables mais jamais soporifiques malgré une indifférence croissante depuis le milieux des années 90. Ces deux dernières années, lassé d’une formule infiniment ressacé (tournée, album ect) l’homme a voulu tourner la page et se retirer de la scène musicale pour devenir…consultant chez Time Warner! (Non, c’est pas un poisson d’avril). De cet expérience et de ces quatre années d’introspection, l’homme semble avoir troqué sa guitare pour un sampler.

Le résultat sur Modulate est… frustrant. Ici, point d’hymne pop comme le monsieur pouvait pouvoir en pondre en quantité industrielle. On comprend la démarche du monsieur qui n’a jamais voulu tourner en rond et expérimenter de nouveaux territoires, mais bon! Même s’il est interessant de voir un artiste se remettre sérieusement en question, force est d’admettre que d’autres personnes font mieux que lui ce genre d’exercice électronique. Sur les quatorze titres de cet album, six morceaux sont totalement instrumentaux, le reste mêle triturages sonores à des textes à la thématique plutà´t hantée et toujours aussi inspirée.

On retiendra pour le meilleur des titres accrocheurs comme Semper Fi et Slay Way o๠l’on retrouve des chansons qui auraient pu sans mal figurer sur Beaster, un des sommets post-huskerdiens de cette personnalité atypique. Partant d’une démarche intéressante, cet album laissera malgré tout sur leur fin ceux qui attendait un retour en fanfare après une si longue période d’absence. Il ne reste plus qu’à espérer que l’album accoustique viendra rehausser le niveau.