C’est avec 9 mois de retard que l’on découvre le projet solo d’une jeune bordelaise baroudeuse, Mélanie Valera, partie tenter sa chance aux Etats-Unis. L’aventure démarre (ou plutôt se clôture) lors d’une mini-tournée à Olympia (état de Washington), banlieue connue des indie fans pour être le fief de Calvin Johnson, ex Beat Happening et boss de K Records. A la suite de sa prestation, la légendaire figure barbue propose à la petite française d’enregistrer son premier album sous son aile. Sitôt changé son billet retour pour la France, le duo entre en studio pour mettre en boîte une douzaine de titres. Légitimement intitulé The Soft and The Hardcore, ce premier essai est un disque inclassable, oscillant entre harmonies douces bancales et mise en scène crue. Une folktronica attachante et fauchée, contoctée à partir de trois cordes de guitare sèche, quelques bribes de textures electro vintage et des idées à foison. Enrobées d’une production cabossée qui n’a pas peur de montrer ses os (“Marry Me”), les harmonies vocales splendides (“Take it Off”) accompagnées de ses paroles exorcisées ont l’intensité hypnotique d’une Chan Marshall. Disque imparfait assumé, c’est lors de ses moments d’épure que Mélanie touche la corde sensible, tel “Rad”, folk song émouvante, où le chant doublé agit sur nous comme une présence fantômatique emportée.

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