*Introduire ici une mention obligatoire d’Arctic Monkeys*


Vu le succès immense rencontré par Arctic Monkeys, on peut facilement comprendre les hordes de clones qui ont assailli les radios cette année. Les Bromheads Jacket partent mal, dans ce contexte. Ils viennent aussi de Sheffield, et partagent pas mal d’influences avec les Monkeys.

Cela dit, leur premier album, Dits From the Commuter Belt, possède suffisamment de qualités pour se démarquer, à commencer par une production radicalement différente de celle présente sur Whatever People Say I Am That’s What I’m Not. Ce dernier était produit de manière très propre, très pro, ce qui a pu décevoir ceux qui ont connu le groupe avec leurs démos, crades par définition. Ici, le son est bien crasseux, les guitares maltraitées et le tout rugueux et organique. Résultat : on obtient une certaine fraîcheur et une spontanéité évidente dès le début.

Début, c’est à dire une intro assez étrange, qui aurait pu classer le groupe dans la mouvance nu-rave (copyright NME 2006), aux côtés de Klaxons et compagnie. Mais dès la fin de « Orton’s Intro », « What Ifs and Maybes » est rapide, sautillant, et débute l’album de manière impressionnante, donnant le ton pour ce qui va suivre, onze morceaux bien énergiques (dont certains étaient déjà présents sur leur EP Surrey Girls And Samsung Ringtones) et deux ballades.

Autre point de comparaison avec Arctic Monkeys : le chanteur ne déguise pas son accent (encore moins que Alex Turner, pourrait-on dire) et aime raconter des histoires, des épisodes pittoresques de la vie working class anglaise, à la manière d’un Mike Skinner (The Streets). Ainsi, « What Ifs And Maybes » conte les rêves de gosses anglais qui se demandent ce qui aurait pu arriver si …, « A Trip To the Golden Arches » est un détour vers le McDo local qui a mal tourné, « My Prime Time Kid », l’histoire d’un autre (ou le même?) kid qui se voit déjà à Glastonbury ou jouer pour John Peel (il faudrait peut-être lui dire…). « Rosey Lee » (leur « When The Sun Goes Down ») ou, encore mieux, « Poppy Bird », où un type louche poursuit une jolie fille dans le métro … pour lui rendre son livre. Tout cela apporte, au pire, un sourire au lèvres quand on chope les allusions aux cassettes video « on his dad’s top shelf », au mieux une réelle émotion quant à l’évocation de ces tranches de vie.

Musicalement, l’album ne révolutionnera pas le monde, mais les morceaux sont tous très efficaces, alliant des refrains à l’énergie (et aux accords) punk et des couplets généralement soulevés par une basse ronflante que n’aurait pas reniée cette bonne vieille Kim Deal. De plus, l’album a la bonne idée d’être assez court (une trentaine de minutes), ce qui augmente encore l’aspect spontané de l’affaire.

Si vous voulez conclure en beauté le chapitre Britrock 2006, cet album est pour vous, en attendant le nouveau Arctic Monkeys l’année prochaine.