Un des meilleurs secrets de la scène indie anglaise, The Coral semble incapable d’être mauvais. Tant mieux.


Quand Arctic Monkeys – de qui Pinkushion a déjà dit beaucoup de bien/mal – a débuté dans les faubourgs de Sheffield, leur but était de faire comme The Coral, au niveau de la notoriété. Les gentils garçons de Liverpool se sont bien plantés à ce niveau-là, mais musicalement, ils sont très différents. The Coral est déjà au cinquième album (en fait, quatre et un EP) en cinq ans, avec grosso modo la même réception : la presse spécialisée et le milieu indé british apprécient, le grand public moins. Oh, ils ont eu quelques hits, notamment “Dreaming Of You”, mais rien par rapport à, par exemple, Arctic Monkeys. The Coral, et plus particulièrement Roots And Echoes, est une nouvelle preuve que le grand public a généralement tort…

Il ne faut pas aller bien loin pour en trouver la preuve : « Who’s Gonna Find Me » est le morceau pop par excellence, un peu psyché, très accrocheur, et bien joué par les six liverpudliens, qui excellent dans la variation instrumentale sans jamais dévier du but. Ici, c’est un riff de guitare esseulé qui attire l’attention, alors que dans « Remember Me », c’est plutôt un clavier qui rappelle une ambiance de saloon, toujours avec une mélodie imparable.

En fait, essayer de pointer des morceaux, ou des passages précis se révèle assez ardu, l’espace sonore est toujours très bien utilisé, et on ne retrouve pas de faiblesses manifestes sur l’album, même les ballades passent l’examen sans problème, comme on peut l’entendre sur « Put The Sun Back » ou « Fireflies ». Ce sens mélodique, déjà présent sur les albums précédents, est vraiment étonnant, certains morceaux sont faits pour rester bloqués dans la tête, sans jamais y sortir : « Jacqueline » en fait partie, tout comme « In The Rain » et sa basse vrombissante, la pop-song parfaite.

On va chercher la petite bête, pour les points négatifs : le milieu de l’album se traîne un peu et manque de rythme, mais l’entêtant « She’s Got A Reason » et son jam final font oublier tout ça. Le côté psychédélique du groupe se fait une dernière fois entendre sur « Music At Night », qui conclut l’album de très belle manière.

Après cinq albums, il y a maintenant peu de chances que The Coral connaisse un succès commercial de grande ampleur. Pourtant, il est fort probable que s’ils décidaient de canaliser leur écriture, de simplifier l’instrumentation, ils y arriveraient. Mais ce serait une catastrophe pour ceux qui connaissent et apprécient le groupe depuis 2002. Pour les autres, il est temps de commencer, par exemple, par Roots And Echoes.

– Le site de The Coral