Venus de Glasgow, les Frightened Rabbit s’engagent, avec ce premier album, sur l’autoroute 2X8 voies de la pop anglaise à guitares. Courageux ? Non, pas franchement. Inconscient ? Peut-être. Fainéant ? Pas exactement. Le vrai qualificatif pour ce énième groupe briton serait plutôt affranchi. Faut-il en avoir ingurgité du Smiths, du Radiohead des débuts, du Coldplay et même du Franz Ferdinand, et surtout faut-il avoir digéré tous ces groupes écrasants pour être sûr de son fait. Mais Sing The Greys n’est pas un album de troisième zone. L’écriture du quintette est affirmée, sachant utiliser la six-cordes à bon escient. Mélodies en mode mineur, guitares pharaoniques, crescendos omniprésents, production enveloppante, on a entendu ça des milliers de fois. Mais on se laisse encore avoir. C’est donc qu’on doit vraiment aimer cette musique qui joue sur la corde sensible. Et peut-être aussi que cette veine archi-ressassée est bien troussée chez Frightened Rabbit. Le groupe possède un talent réel quand il s’agit de composer, on revient facilement sur ce disque sympathique, en quête de cette petite chanson qui nous avait bien séduit la dernière fois. Et puis cette petite touche de psyché comme on en entendait fréquemment chez Grandaddy n’est pas déplaisante. On conseillera juste à Scott, le chanteur, de se dépêcher de s’inscrire à des cours de chant tant ses régulières approximations, si elles touchent au départ, finissent assez rapidement par agacer, surtout quand il s’évertue à monter dans les aigus. Mais bon, quand on conclut un disque par une petite sucrerie au chocolat telle “Snake”, on peut se faire pardonner beaucoup de choses. En attendant, vous m’avez donné envie de réécouter Elbow, bonne idée, merci les gars.

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