Ce nom ne vous dira pas grand-chose, sauf si vous scrutez les génériques de fin de séries TV comme Grace Anatomy et Dr House…


Ce nom ne vous dira pas grand-chose, sauf si vous scrutez les génériques de fin de séries TV comme Grace Anatomy et Dr House. L’opportunité de glisser deux compositions sur la BO de ces feuilletons populaires n’a pas pour autant assuré à Fanfarlo une grande reconnaissance. Ni génial, ni mauvais sur ces deux précédent opus, ce quintet londonien formé en 2006 et emmené par son leader suédois Simon Balthazar, manquait encore un peu de patine. Ce troisième long format sera le bon : Let’s Go Extinct devrait considérablement élargir leur audience. Leur Distance EP paru à l’automne, montrait déjà le groupe dans de nouvelles prédispositions, enclin à une pop aux claviers solaires et dansante. Mais ce « je ne sais quoi » qui désormais les transcende et nous obsède, se matérialise par une qualité d’écriture d’une élégance rare, où la voix aristocratique de Simon Balthazar tire magistralement son épingle. A leur début, des critiques ont forcé la comparaison avec Arcade Fire du fait du chant à l’unisson fréquemment usité entre le songwriter scandinave et la multi-instrumentiste Cathy Lucas. A vrai dire, la pop racée de Fanfarlo a davantage à voir avec celle des héros néoromantiques des années 80 : Prefab Sprout, Go-Betweens et Pale Fountains…. Autour d’eux, on ne voit que les méconnus Guillemots – qui tous deux d’ailleurs partagent le même producteur, le gallois David Wrench – capable d’écrire des chansons aussi vibrantes. Matinée de nappes synthétiques ensoleillées et de distinguées orchestrations de cordes et de cuivres, les chansons de Fanfarlo pèsent leur refrain (bien qu’avec le cÅ“ur lourd) avec une légèreté incomparable (« Myth of Myself », « A Distance »). A mi-parcours du disque, « We’re the Future » nous propulse en apesanteur, voilà le tube auquel court depuis plus de vingt-cinq ans Paddie McAloon, une pop song instantanée, tout autant vaporeuse que radieuse. « Painting With Life » et « The Grey and Gold », avec leurs trompettes enivrantes, soufflent sur le chapeau à paille du juvénile Michael Head… Et enfin encore un sommet, l’émouvante valse « The Beginning and the End », qui empreinte quelque peu le phrasé du génial « You Saved My Life » de Cass McCombs, mais tellement beau que nous n’en tiendrons pas rigueur. Les esthètes de la pop romantique ont trouvé une nouvelle marotte, assurément.




Fanfarlo – A Distance from Máni M. Sigfússon on Vimeo.



En concert le 24 février à Paris, la Maroquinerie