C’est l’été, il fait chaud et vous ne savez pas quoi écouter pour vous détendre. Fermez les yeux, ouvrez grand vos oreilles et laissez vous conseiller par les permanenciers de la Pinkushion Team. Voici en accéléré nos 10 albums coups de coeurs du moment.


The SoundcarriersEntropicalia (Ghostbox)
Vous êtes sur la plage, à la tombée de la nuit, il fait chaud mais c’est amplement supportable, vous avez besoin d’un cocktail, musical de préférence. Un disque léger, frais mais pas non plus inconsistant. Entropicalia de The Soundcarriers devrait parfaitement convenir : léger, frais, à base de sunshine pop, de psychédélisme sixties avec un zest de Broadcast, une bonne dose des mélodies entêtantes et, tapie dans le fond du verre, une petite acidité Velvetienne venant relever le tout. Idéal pour les fins de journées estivales et pour appréhender la nuit sans problème.


Oddfellow’s CasinoThe Water Between Us (Microcultures)
Dans un monde idéale, Oddfellow’s Casino aurait tirer le jackpot depuis bien longtemps. Sur son troisième album, l’orfèvre de Brighton, David Bramwell, impressionne encore par sa capacité à élaborer des mini symphonies bâtissant des ponts entre Midlake, Robert Wyatt et Ennio Morricone.



Clap Your Hands Say YeahOnly Run (Xtra Mile Recordings)
Pour ceux qui supportent la voix geignarde et plaintive d’Alec Ounsworth, CYHSY sort un quatrième disque de rock noir et entêtant où instants intimistes et envolées lyriques se côtoient sans vergogne, comme aux premières heures de la hype (avec un très joli featuring de Matt Berninger, excusez du peu).


Teleman Breakfast (Moshi Moshi Records) (Teleman.com)
Quelques dissidents de Pete & The Pirates forment Teleman pour le plaisir constamment renouvelé des esgourdes férues de mélodies accrocheuses et de cette pop aussi resplendissante qu’elle peut être nostalgique. Un album aussi simplement synthétique qu’il peut être grandiloquent, à ne pas manquer sous le soleil de cet été, et même encore un peu après.


Pale LightsBefore There Were Pictures (Calico Cat )
Pour tous les inconditionnels de la mouvance C86, des Field Mice, The Weather Prophets ou encore des vénérées productions Sarah Records ou Flying Nun, on ne saura que trop leur conseiller de se procurer rapidement Before There Were Pictures du groupe Pale Lights. Emmenée par un ex-Comet Gain et par la voix de velours ‘à la Lloyd Cole’ de Philip Sutton, croyez-nous, la musique de cette formation New Yorkaise aux origines très britanniques une fois rentrée par une oreille ne ressortira assurément pas par l’autre.



Now Wakes The SeaBildungsroman (Mini50 Records)
Ce quintet écossais est l’auteur d’une musique étrange et organique, traversée de fulgurances psychédéliques où chaque titre semble avoir été scellé par un opercule qui donne cette impression que tout se déroule depuis un bocal. Pas sautillant pour un sou, Bildungsroman est plutôt une traversée musicale embrumée et languissante où tout parait se dérouler au ralenti en raison d’une pesanteur prégnante et pourtant invisible. À conseiller à ceux qui n’iront pas à la plage cet été, mais qui se dirigeront plutôt vers des contrées bruineuses à la météo plus incertaine.



Hundred WatersThe Moon Rang Like a Bell (Owsla/La Baleine)
Là, il commence à faire sérieusement chaud. Ce n’est pas d’un cocktail dont vous avez besoin mais d’un rafraîchissement. Un disque qui permet de faire baisser la température de quelques degrés. The moon rang like a bell des américains Hundred Waters par exemple. Délaissant le folktronic du premier album, le groupe s’engage vers une soul glaciaire aidé en cela par la voix très éthérée de Nicole Miglis. Le résultat, s’il n’est pas renversant, se révèle néanmoins fort agréable et permet de se rafraîchir à peu de frais.


Mirel WagnerWhen the children cellar see the light of day (Sub Pop/Pias)
Cette fois c’est la canicule, insupportable. Le soleil est plombé, les jambes sont lourdes, oedématiées. Une solution, la seule à bien y réfléchir, s’offre à vous : When the children cellar see the light of day de Mirel Wagner. Retour de l’éthiopienne finlandaise le 12 août prochain sur Sub Pop, sans changements notables pour ce second disque : un folk primitif, dur, sec, attaquant l’os, à peine adouci par quelques violoncelles, quelques choeurs. La finlandaise creuse son sillon en profondeur, atteint avec élégance le cÅ“ur de l’inlandsis et livre un album compact, au blues tenace et à haute teneur émotionnelle, se consommant comme un bloc de glace cohérent et imposant.


Haley Bonar Last War (Memphis Industries)
Onze ans après son bouleversant premier album, The Size of planets, produit par Alan Sparhawk (Low), l’Américaine à la voix mutine et habitée a merveilleusement grandi, en colorisant désormais ses complaintes folk écorchées d’arrangements plus rock. Ce quatrième opus, certainement son plus instantané, n’en garde pas moins une force mélancolique venimeuse.


James Blackshaw Fantômas : Le Faux magistrat (Tompkins Square)
Enfin pour terminer cette sélection, rien de tel qu’un disque à la beauté austère pour nous remettre lentement dans le bain automnal. Le prodigieux guitariste britannique James Blackshaw a été invité en octobre dernier par Yann Tiersen, à composer et interpréter sur scène – en compagnie notamment de Simon Scott de Slowdive et d’un quatuor à cordes – la bande son musicale pour Le Faux Magistrat (1914), un des films muet de la série des Fantômas de Louis Feuillade. Le tout interprété dans le prestigieux cadre théâtre du châtelet à Paris. Ce disque est le témoignage de ce ciné-concert exceptionnel, d’une splendeur lugubre singulière.