On a toujours de bonnes raisons de se réjouir d’un nouvel album de la fratrie Brewis, que ce soit au sein de Field Music ou de leurs projets parallèles.


On a toujours de bonnes raisons de se réjouir d’un nouvel album de la fratrie Brewis, que ce soit au sein de Field Music ou de leurs projets parallèles. Ces redoutables multi-instrumentistes originaires de Sunderland, ville portuaire du nord-Est de l’Angleterre (patrie également des Futureheads), ne sont pas du genre à bâcler leurs copies : à leur actif, cinq opus chiadés, trésors mélodiques d’inventivité. Hélas pas encore reconnus à leur juste valeur. Quelques mois après l’excellent second opus de School of Langage, escapade en solo de David Brewis dans une veine assez proche de Field Music, c’est maintenant au tour de l’ainé, Peter de dévoiler sa toute nouvelle collaboration. En retrait de son propre projet en solitaire The Week That Was, Peter Brewis a plutôt choisi de s’acoquiner avec le chanteur des rockers Maxïmo Park sous le sobre intitulé Paul Smith and Peter Brewis: soit au premier d’endosser le rôle de chanteur et de signer les textes, au second celui de compositeur et d’arrangeur. L’album évolue dans un registre bien différent des deux acolytes, loin de la tension des guitares électriques issues de leurs univers respectifs. Enregistré dans le studio de la fratrie à Sunderland (David Brewis a coproduit l’album), Frozen Light est un disque délicat et poétique où priment des arrangements de cordes classieux et un piano aux touches de porcelaine, le tout à peine brusqué par une section rythmique aux pas de velours. La paire choisi de s’épanouir dans un registre minimaliste, mélodique bien que faisant sciemment l’impasse sur les refrains trop appuyés. Au cours de cette invitation au voyage (pratiquement toutes les chansons empruntent leur titre à une ville), Paul Smith s’avère convaincant en chanteur flâneur et apaisé. Certes, tout cela est très joli, mais on pourrait aussi reprocher à cette esthétique « pop de chambre » un certain hermétisme par moments, comme sur le frigide « Perth To Bunbury ». Toutefois, un charme mystérieux prend généralement le dessus, comme sur l’intimiste « Barcelona », ou le quasi lyrique « Trevone ». Entre pop arty et orchestrations minimalistes, Frozen by Sight devraient enchanter les inconditionnels du dernier album de Paul Buchanan ou encore de David Sylvian.