Un parfum de spleen et de vanille poudrée se mélangent sur cet album qui captive les sens.


Un parfum de spleen et vanille poudrée se mélangent sur cet album qui captive les sens. Ce troisième album du duo suédois en provenance de Malmö, To Where the Wild Things Are Death and Vanilla est un disque à la fois plaisant et planant, faussement bucolique mais assurément vénéneux. Si le nom étrange du groupe semblerait curieusement trouver une origine dans les noms attribués à deux lapins que possédait enfant l’un de ses membres, la musique se réfère quant à elle d’avantage à des choses évoquant la pop baroque psyché des années 1960, autant au Krautrock qu’à la plus récente dream pop. Bien que leur musique couvre donc un vaste spectre d’influences diverses et variées (certains auront noté que le titre fait référence au livre culte pour enfants de Maurice Sendak), ce disque rappellera surtout à certains les envolées rêveuses de Broadcast ou encore un beau mariage arrangé entre The Velvet Underground et Slowdive, grâce à la voix enjôleuse de Marleen Nilsson que l’on pourrait situer quelque part entre celle de la regrettée Trish Keenan et Kazu Makino de Blonde Redhead. Avec leur matériel certifié « d’époque » – où l’on y croise pêle-mêle un vibraphone, un orgue ou encore un vieux Moog -, Marleen Nilsson et Anders Hansson parviennent toutefois à créer un son qui leur est propre, contemporain et organique. Parfois, on se prend à imaginer que ce To Where the Wild Things Are, pourrait avoir été écrit pour la bande son d’un film obscur et incroyablement lent qui se déroulerait comme une rêverie cotonneuse. À l’image de ce « California Owl », douce berceuse velvetienne qui se retire ensuite prudemment sur la pointe des pieds afin de ne surtout pas vous priver de faire de beaux rêves.