Alors que tout le monde s’accorde à penser que le nouveau Tame Impala devrait rafler la mise cet été, les outsiders canadiens de Yukon Blonde entendent bien aussi se tailler une place au soleil.


Alors que tout le monde s’accorde à penser que le nouveau Tame Impala devrait rafler la mise cet été, les outsiders canadiens de Yukon Blonde entendent bien aussi se tailler une place au soleil. Il faut dire que l’indie pop synthétique du trio de Vancouver, si moins sous les projecteurs, n’est pas non plus dénuée de charmes, et plus particulièrement des mélodies radieuses et magnétiques à souhait. Entre nous, à l’inverse des envolées cosmiques de Kevin Parker aujourd’hui exclusivement dévouée aux synthétiseurs, Yukon Blonde (drôle de nom tout de même) a le bon goût de ne pas avoir encore totalement cédé ses guitares, et sait toujours en faire usage à bon escient. Les amateurs s’entendent pour dire que ce troisième opus – celui de leur virage claviers 80’s – est aussi leur plus accessible. Certes, cette approche dans l’air du temps ne suffit pas à composer des refrains accrocheurs, mais le leader Jeff Innes sait coucher sur ces nappes synthétiques des mélodies entêtantes qui font mouche, dans la droite lignée d’Hefner ou encore The Cars – saluons le superbe « Como » et sa magnifique course aux arpèges, ainsi que le groovy « Make You Mine ». Avec son riff mammouth, l’irresistible « I Wanna Be Your Man », qui suite le glam rock comme un Bolan en débardeur, confirme que Yukon Blonde n’a pas pour autant perdu la main, ou plutôt son médiator. Tandis que « You Broke The Low » sonne un peu comme du Ok/Go, ou plutôt l’unique tube correct de leur dernier album pompé à New Order. A la différence que Yukon Blonde sait lui varier les plaisirs avec succès. Certes, l’ approche n’est pas aussi sophistiquée qu’un Tame Impala, mais le trio canadien possède tout autant de charme dans le registre de la power pop à combustion instantanée. A titre de comparaison, ce troisième album est tellement plus jouissif et réussi que celui des déjà fatigués mais plus en vue The Vaccines. On blonde saura assurément faire monter encore d’un cran la température en août.