Julien Pras est un de ces rares musiciens qui parvient à cultiver deux extrêmes avec un sens confondant de l’équilibre.


 

Que ce soit au sein du trio stoner psychédélique Mars Red Sky, ou folk intimiste en solitaire, Julien Pras est un de ces rares musiciens qui parvient à cultiver deux extrêmes avec un sens confondant de l’équilibre. De retour en mode acoustique, après une brève reformation scénique de Calc (et une double anthologie parue sur Vicious Circle), le bordelais poursuit aujourd’hui sur Wintershed – son troisième opus studios sous son nom paru sur le label Yotanka (BRNS, Laetitia Sheriff) – , sa mission de noble artisan de la cause pop folk intimiste, sous la haute bénédiction des anges Elliott Smith et Nick Drake. D’ailleurs, ce disque pourrait bien comparativement être son XO, tant le soin apporté à la production, signée Leonard Bremond, est un petit bijou de raffinement aux airs d’aboutissement esthétique. Difficile de croire que ces précieuses compositions ont été enregistrées dans un local désaffecté près de la base sous-marine de Bordeaux, tout ici respire l’ambiance feutrée d’un vieux salon au parquet grinçant, rythmé par le crépitement d’une cheminée… le lieu idéal où l’on aime se réfugier lors des longues soirées d’hiver. D’où ce titre approprié me direz-vous, Wintershed. Laissez-vous porter par l’atmosphère baroque de « Divine Spark », et ses divins arpèges de douze-cordes, ou encore l’aérien « Horses in Disguise », co-écrit avec sa compagne Helen Ferguson (Queen Of The Meadow), qui chante sur la plupart des titres, et apporte une touche de harpsichord et percussions. Et d’autres mélodies impeccablement ciselées que « Charles House Infirmary « , « The great devise » ou  encore “Shallow Grooves” dont les choeurs célestes donnent à l’ensemble un p’tit air de Revolver (Beatles, pas Marc Lavoine). Quand à la favorite, la chanson titre Wintershed, cette pop song psychédélique parfaite donne une idée de quoi Robert Pollard (Guided By Voices)  serait capable si décidé à s’offrir une production ambitieuse. Wintershed est un doux rêve éveillé qui a l’avantage – contrairement aux songes – qu’on puisse y replonger à notre guise, indéfiniment.


Label : Yotanka/Pias

Année : 2017

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En concert à Nantes (la Scène Michelet) le 11 novembre, à Gerardmer (Festival Rock O Lac) le 25, à Audincourt le 1er décembre (le Moloco, avec Ropoporose et BRNS), à Lyon (Kraspek Myzik) le 2, et à Paris (Point Éphémère) le 6 avec Xavier Boyer et Barbebleue.

Tracklisting :

  1. Hurry kane  (2:19)
  2. Divine spark (2:59)
    3. Shallow grooves (2:55)
  3. Horses in disguise (4:24)
  4. Charles house infirmary  (2:45)
  5. Hired mourners (2:47)
  6. Wintershed (3:26)
  7. My loyal partner (3:37)
  8. On trial (3:08)
  9. Green planets (3:30)
  10. The great devise (4:14)