2017 fut marqué par le sensationnel retour discographique du Dream Syndicate, 2019 en appelle une autre (avec la surprise en moins) : la formation californienne enchaîne sans coup férir sur un second et exalté disque de rock.


Son chanteur-compositeur et guitariste Steve Wynn n’a jamais abdiqué, la flamme est là et l’inspiration sa compagne de toujours. Longtemps le Dream Syndicate a été affublé de l’étiquette de formation culte. A juste titre : les fers de lance du Paisley Underground Sound c’étaient eux, ils ont influencé une ribambelle de cadors en devenir (REM, Pixies, …), d’autres les adoraient (Cobain,…), leur 1er album Days of Wine and Roses (1982) est un étalon indémodable de la musique alternative US des années 80 souvent cité en référence. Ils auraient pu ployer sous le poids de cette imposante reconnaissance (n’incluant malheureusement pas le grand public) ; mais le quitte ou double de 2017 – How did i find Myself – viendra mettre tout le monde d’accord. De plus Wynn semble imperméable à toute pression. Même à l’entame du deuxième round de sa deuxième vie. Car ce nouvel opus c’est un peu l’équivalent d’un second LP qui suit un premier en tout point parfait .

 

 

 

 

 

 

Sur These Times la formation américaine sonne étonnamment intemporelle – un pied dans le passé (notamment aujourd’hui quelques influences eighties), un autre dans le présent (les vétérans sont encore bien mordants et modernes)-. La musique proposée par l’affranchi Wynn est constamment irradiée par de tranchantes et belles parties de guitares. Les mélodies ont de l’épaisseur, les riffs de guitares s’enchevêtrent et se fondent aux autres instruments (basse, batterie et claviers) dans un kaléidoscope psychédélique savoureux et rutilant. D’ailleurs, on ne perd pas de vue que la scène est le vrai terrain de prédilection de Wynn, on conseille au passage pour s’en persuader l’écoute du Live at Raji’s de 1989. Mais on l’attend aussi de pied ferme pour une nouvelle tournée (celle de 2017 (6 mois sur la route) fut une bénédiction).

Derrière le frontman Steve Wynn on retrouve Dennis Duck, Jason Victor, Mark Walton et le nouveau venu Chris Cacavas aux claviers. La production est assurée par John Agnello. Tout ce beau monde emmène son public vers une musique moins estampillée Syndicate que précédemment. These Times propose une palette de styles assez variés matérialisée par exemple par le planant et groovy “The Whole World’s Watching” ou l’authentique et chaleureux (le refrain est même ponctué par quelques chœurs) “Bullet Holes” aux réminiscences du vieux sage Bill Fay, voire du retraité Stipe (REM). Se glisse aussi un bien poppy “Still Here Now” gorgé de synthés.
How did I find myself here était sec et sans concession. These Times l’est donc moins, mais l’intransigeance du syndicat demeure. Deux classiques fortement psychédéliques se détachent : le métronomique “Put Some Miles On” où l’on s’engouffre intrépidement, pied au plancher, et la tête dans le guidon, sur une Highway californienne. Le paysage défile et se dérobe dans un halo diffus ; plus rien n’a alors d’importance, sauf la vitesse calée sur l’enivrante boucle musicale de ce morceau.
Conçu avec la même flamme, l’hypnotique et sournois “Black Light” verrouille l’auditeur avec son intro et sa séquence sonore addictive, c’est un pur moment de plaisir psychédélique.

Wynn et ses musiciens sont aujourd’hui bien décidés à rattraper le temps perdu. Gros changement : These Times fut bouclé en à peine 6 mois. Une nouvelle ère, une nouvelle brèche s’est ouverte pour le syndicat. Nul besoin d’avoir sa carte pour y adhérer.

ANTI- / 2019

http://www.thedreamsyndicate.com/these-times.html

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Tracklisting :

  1.  The Way In
  2. Put Some Miles On
  3. Black Light
  4. Bullet Holes
  5. Still Here Now
  6. Speedway
  7. Recovery Mode
  8. The Whole World’s Watching
  9. Space Age
  10. Treading Water Underneath The Stars