En plein chassé-croisé juilletiste/aoutiste, la Pinkushion Team dévoile sa traditionnelle sélection estivale ! Légende post punk,  pop aristocratique,  post-rock cérébral, duo folk intimiste, garage rock, reggae, rééditions ou séances de rattrapage… Voici une revue en accéléré et éclectique de 15 disques dont on se serait voulu de ne pas vous avoir parlé avant de partir en vacances.

Une sélection réalisée par Georges Vedeau, Clément Bocquet, Umut Ungan et Paul Ramone.


 

  • House and Land – Across The Field (Thrill Jockey)

Le duo féminin de House and Land originaire de Caroline du Nord rend hommage sur son second LP aux vieilles chansons folk traditionnelles immortalisées en leur temps – avec brio – par leur ‘’grand-mère’’ la So british Shirley Collins. Les compositions de Sarah Louise & Sally Anne Morgan sont tout simplement lumineuses et psychédéliques.

  • Chameleons Vox  – Strange Times… Live   (Moochin’ About / PIAS)

Le chanteur et bassiste Mark Burgess, fondateur des flamboyants Chameleons (chantre du mouvement post punk anglais des années 80), réinterprète sous son récent avatar son mythique 3ème album Strange Times. Capté lors de sa tournée européenne 2019 avec sa nouvelle formation, Burgess démontre que cet opus plus que parfait sorti en 1986 n’a rien perdu de sa force et de son magnétisme.

  • Lee “Scratch” Perry / Rainford (On-U Sound)

Un disque de reggae c’est de saison, qui plus est conçu par le fantasque et génialissime Lee «Scratch» Perry légendaire producteur, c’est alors la cerise sur les dreadlocks ! À 82 ans, le suisso-jamaïquain signe une brillante 4e collaboration avec le producteur Adrian Sherwood.

  • The Reed Conservation Society – EP1 ()

Il y a d’emblée quelque chose d’aristocratique chez cette notable Société de Préservation du Roseau. Pour leurs harmonies pop qui ont fait leur nid chez les Byrds, pour cette élégance romantique sous le seau des Pale Fountains ou encore ces guitares Velvetienne… Aucune faute de goût recensée… Rien à dire, ces frenchies ont tout tout bon!

  • His Name is Alive – All The Mirrors In The House (Early Recordings 1979 – 1986)  (Disciples)

Une signature américaine en 1990 sur le label londonien 4AD et ce fut la découverte de la formation éthérée et expérimentale His Name is Alive. Aujourd’hui sont exhumés les prémices Lo-Fi, adolescents et rêveurs de son leader Warren Defever enregistrés bien en amont avant la sortie de leur premier album Livonia.

  • Trash Kit – Dislocate  (Upset the Rhythm)

Le troisième album des londoniens Trash Kit emmené par la chanteuse et guitariste Rachel Aggs est énergique et festif ; il est à classer dans la catégorie post-punk mais sertie d’influences africaines. “Get Out Of Bed“ , un des titres tiré de ce disque pourrait être aussi sa devise.

  • Loscil – Equivalents (Kranky, 2019)

Déjà le 12ème album pour le canadien Scott Morgan, inspiré, nous dit-on, par le travail photographique d’Alfred Stieglitz sur les nuages. On y retrouve avec plaisir les paysages sonores minimalistes et envoûtants de Loscil, avec ses couleurs monochromes habituelles.

  • Jefre Cantu-Ledesma – Tracing Back the Radiance (Mexican Summer, 2019)

Aussi bien remarquable seul qu’en collaboration (notamment avec Félicia Atkinson), Cantu-Ledesma livre ici un album profondément méditatif et riche, qui dénote aussi, par rapport à ses productions antérieures, par la qualité des musiciens qui l’accompagnent comme Roger Tellier Craig (Godspeed You! Black Emperor, Fly Pan Am) et George Bennett (Forma).

  • The Tallest Man On Earth – I Love You. It’s A Fever Dream

Le Scandinave Kristian Matsson avait finis par nous agacer avec ses airs de dandy folky. Mais ce dernier opus en forme d’exutoire de son récent divorce – que l’on découvre tardivement, paru en avril – renoue avec l’épure et l’authenticité des premiers opus. Un peu comme le Prisoner de Ryan Adams, mais la sincérité et l’élégance en plus.

  • Jay Som – Anak Ko

« Tenderness », est le premier  extrait de l’album de la Californienne Melina Duterte (alias Jay Som), à paraître le 23 août chez Lucky Number. Si il y est évidemment donc question de tendresse, on remarque aussi sur long format une étonnante capacité à varier les plaisirs au travers d’une écriture indie pop décomplexée (l’imparable « Superbike »), aguicheuse, entre mélancolie arpégée et funk irradié.

  • Tropical Fuck Storm – « Paradise »

Les Rednecks Australiens reviennent prochainement avec un nouvel album dont le premier extrait (« Paradise ») nous promet une ambiance toujours bluesy, inquiétante et rageuse. Bouillant.

  • Frankie & The Witch Fingers – ZAM

Frankie est-il un plagieur éhonté de John Dwyer ? Peut-être. Mais pour ceux qui n’auront pas eu la chance de voir Oh Sees en tournée dans les festivals cet été, vous pouvez vous raccrocher à son excellent clone. 

  • Beechwood – I Know It’s Not Right

Composé et interprété par un Gordon Lawrence alors en pleine dépression, ce titre, a l’époque jugé trop personnel, est une chute de « Songs From The Land of Nod ». Pur titre de « hangover », il s’écoute bien lors des lendemains difficiles, ce moment ou l’on jure de ne plus jamais boire de ce fichu rosé.

  • Fat White Family – Serfs Up!

Est-il nécessaire de mentionner cet album ? Oui. Car c’est une somme inégalable d’hymnes, a la rage contenue, glaciale. Et puis, sur le sable chaud, avec un Mojitos, ça change un peu de la lambada.

  • eGGs – Picture Book

En attendant l’album, ces jeunes parisiens nous mettent en appétit avec deux titres évoquant les belles années post-punk outre-manche. Et pour rajouter au charme du titre, les images proviennent d’un documentaire sur le Rock au Havre paru en 1983.