En plein mitan estival, la Pinkushion team vous propose une sélection en accéléré de ses albums coup de coeur du moment. Soit près d’une vingtaine de disques, brassant de l’electro pop exotique de All We Are au doom jazz de Bohren & Der Club of Gore, en passant par le shoegaze incandescent de Bdrmm, le collectif rock arty de Crack Cloud, ou encore l’indie rock des antipodes de The Beths, la folk naturaliste de H.C. McEntire… et bien d’autres !

Bonne écoute. Et n’oubliez pas, respectez les distances au casque. !


Bananagun – The True Story Of Bananagun    (Full Time Hobby)

Cette nouvelle tribu de Melbourne ne cache pas ses influences (un cocktail enthousiasmant de psychédélisme, d’afro-beat, de soul, de garage pop, d’influences brésiliennes ou de jazz). La récréation musicale vivifiante de cet été.

The Beths – Jump Rope Gazers    (Carpark Records)

The Beths est un quatuor indie-rock d’Auckland (Nouvelle-Zélande). Leur premier album le pêchu Future Me Hates Me avait cassé la baraque en 2018, ce second un peu plus mid-tempo prône un été joyeux pop et rock. Tout bonnement ce qu’il nous faut.

James Elkingon – Ever​-​Roving Eye (Paradise of Bachelors)

Le guitariste britannique installé à Chicago depuis des lustres reconnut pour son travail au côté de Jeff Tweedy et Richard Thompson notamment perpétue sur son second album solo les traditions folk-rock des pionniers britanniques (Bert Jansch, John Martyn, Davy Graham…).  

The Blue Nile – High  (Confetti Records)

On a chéri la soul, le spleen et la pop sophistiquée développée par Paul Buchanan et sa formation de Glasgow The Blue Nile. High leur 4ème album clôture la campagne de réédition de leur discographie entamée en 2018 par l’incontournable A Walk Across the Rooftops.

Black country, New Road – Sunglasses (Igroove Music)

Des compositions troublantes, des émotions qui s’entrechoquent, un penchant arty manifeste, une section rythmique bétonnée par un saxophone furibard, et ce chant, dont on dirait celui d’un géant: belliqueux, plaintif, désarmant. Avec seulement deux titres disponibles depuis le début d’année, ces jeunes de Cambridge jouent avec nos nerfs, et font monter la pression.

We Hate You Please Die – Coca Collapse (Kidsarelowfi Records)

Une reconnaissance un peu tardive de leur bombe « Kids are Lo-Fi », et une montée en puissance dans les petites salles pendant l’hiver semblait les catapulter comme gros espoir de cette saison des festivals. D’autant que leurs derniers singles prouvent qu’ils en ont encore sous le coude. A ne pas manquer quand ils pourront enfin venir tout casser près de chez vous.

Hotel lux – Tabloid Newspaper (Too Old For THis Records)

Squid, Do Nothing, Dry Cleaning, Italia 90, Black Country, New Road, LIFE… on ne se repose jamais en Angleterre, et la prochaine vague semble assez forte en accent. A ce jeu-là, Hotel Lux n’est pas en reste, et leurs paroles acerbes couplées a un Post-Punk limpide les places en haut d’un panier pourtant clairement bien garni.

Pridjevi – Na lijepom plavom Jadranu (Trouble In Mind Records)

Guitares cristallines, chœurs ensorcelants, le charme slave et la lumière chaude de la Croatie. Leur excellent album, éponyme, datant de 2014, on pensait les avoir perdu, mais ils reviennent pile au bon moment.

Bohren & Der Club of Gore – Patchouli Blue (Pias-Germany)

Depuis Gore Motel en 1994, peu de choses changent pour le groupe allemand, qui distille toujours aussi élégamment et avec justesse leur doom jazz épuré.

Frederic Valentin & Loke Rahbek – Elephant (Posh Isolation)

Deuxième collaboration entre deux musiciens hautement qualifiés, qui proposent un récit poétique où mélodie et matières électroacoustiques s’entremêlent.

Klô Pelgag – Notre-Dame-Des-Sept-Douleurs (COOP Les Faux Monnayeurs /Secret City Records)

Décor de contes tout aussi bien fantasmé par la jeune artiste québécoise qu’un village réel de sa Gaspésie natale, Notre-Dame-Des-Sept-Couleurs est un endroit propice à la prise de distance avec les peurs d’enfant. A coup de sons pop, de chansons progressives et plages planantes à la Kate Bush, Klô Pelgag signe ici sa plus belle thérapie.

Bdrmm – Bedroom (Sonic Cathedral)

En 10 titres, le premier album de ce groupe anglais, produit par Alex Greaves (Working Mens Club, Bo Ningen), et masterisé à Brooklyn par Heba Kadry (Slowdive, Beach House, Deerhunter), ne laisse rien au hasard. Animé par des guitares propulsives puis adoucit par des introductions instrumentales glorieuses et humaines, Bedroom mêle et rend indissociables des effets de guitare et les mélodies vocales qui rangent cet album dans les classiques du shoegazzing à côté de Bloody Valentine et de Slowdive.

Mounika I need Space (MaJu Records)

« I need space » ne sont pas les paroles d’Elon Musk mais bien le titre d’un mini-album délicat concocté par le beatmaker français Mounika. Rempli d’une douce nostalgie et d’une douceur à la timidité assumée, sa production va s’installer dans votre vie estivale. L’héritage trip-hop est assumé mais il est distillé comme du petit lait, plus doux, plus léger, plus savoureux. Un espace down tempo de talent fort envoutant.

Rodolphe Burger Environs (Dernière Bande)

Avec ce sixième album solo enregistré dans son studio alsacien, l’ex Kat Onoma retrouve un romantisme contemporain plus intimiste qui semble faire un lien avec cet album si attachant qu’est « No Sports ». Il est rejoint par un nouveau compère Bertrand Belin bien présent notamment sur l’excellent titre « Les danses anglaises » et un Christophe, avec une reprise de la « chambre », déjà bien trop absent. 

All We Are – Providence (Double Six/ Domino Records)

Pour son troisième album, le trio electro pop débridé de Liverpool est bien décidé à nous sortir de la grisaille ambiant, pour répandre ses ondes positives, à grands coups de groovy synthés exotiques et d’harmonies vocales à la fois rafraîchissantes et énivrantes comme une caïpirinha. Attention donc à ne pas abuser de ce disque très estival (sortie le 14 août).

H.C McEntire – Eno Axis (Merge Records)

Renouer avec la nature et l’amour, c’est invitation de Heather McEntire (Mount Moriah) alias H.C. McEntire sur son second album. L’Américaine à la voix puissante et ultra sensible, séduit par son univers folk incantatoire, qui nous happe avec ses atmosphères éthérées (sortie le 21 août).

Crack Cloud – Pain Olympics (Meat Machines)

Ce sont des jeux post-apocalyptique que nous organise sur son premier album cet étonnant collectif de Vancouver. Emmené par le zélé Zach Choy, Crack Cloud convoque avec une aisance déconcertantes les disciplines post-punk, hip hop, B.O S.F., Electro vintage, rock arty façon Devo et Hip Hop pour une grande cérémonie débridée et aliénée, totalement jouissive.

Alex Izenberg – Caravan Chateau (Weird World Record/Domino)

Ce californien, qui aime poser en peignoir comme Harry Nilsson et Brian Wilson, se range d’emblée dans la catégorie des songwriter pop inclassable. Son deuxième album a été enregistré avec Chris Taylor (Grizzly Bear), Jonathan Rado (Foxygen, Whitney, Lemon Twigs) et Ari Balouzian (Tobias Jesso Jr). Une telle preuve de bon goût est donc inutile de justifier.