De la noirceur qui nous submerge naît le bel album du songwriter Peter Milton Walsh.


Peter Milton Walsh veut notre bien. In and Out of the Light le septième album studio de sa formation The Apartments est la réponse idoine aux maux qui nous entourent. Plonger dans ce nouvel opus et ses 8 nouvelles compositions est le gage d’une parenthèse sonore intemporelle, un trop court instant d’accalmie dans le tic-tac effréné de notre monde déréglé et insensible. Celui de son géniteur est lui réglé comme du papier à musique et génère invariablement un rare plaisir sonore.    

Peter Walsh n’aura cette fois-ci pas attendu 18 ans (temps interminable écoulé entre Apart de 1997 et No Song, No Spell, No Madrigal son retour inespéré de 2015) pour nous procurer à nouveau de la joie. C’est à Sydney il y a un peu plus d’un an que les enregistrements ont débutés sous l’égide du producteur Tim Kevin et à raison de courtes séances hebdomadaires. Ce sont associés le bassiste Eliot Fish, les français Natasha Penot et Antoine Chaperon, le batteur anglais Nick Allum, Chris Abrahams de la formation australienne des Necks et Miro Bukovsky au bugle et à la trompette.

Cet album tout juste achevé s’est alors répandu la funeste Covid contrariant bien évidemment sa promotion. Mais finalement rien ne viendra tronquer le plaisir de replonger dans la douce mélancolie de son auteur. Familier de l’univers chagrin tout en élégance de Walsh ce nouvel enregistrement vous tend bien évidemment les bras. Tout en sobriété et en retenue le ton et la production sont juste parfaits. Basé sur l’émotion et l’affect ces nouvelles compositions demandent tout de même un minimum d’attention et de réceptivité sous peine de passer à côté d’un doux et bel intermède mélancolique. Le cœur dur comme de la pierre passez votre chemin ! Accoutumé des atmosphères musicales poétiques et soignées plongez dans ce nouveau rapprochement avec le songwriter australien.

Quelques accords de guitares acoustiques forment et construisent l’idéal premier titre et single « Pocketful of Sunshine ». Un déjà classique désarmant de simplicité et de bon goût. Le chanteur et guitariste va ensuite tisser une atmosphère discrète et romantique où alterneront plages rêveuses et sophistiquées aux accents mélancoliques (« Write Your Way out of Town » et « Where You Used to Be »), ballade enlevée (« What’s Beauty to Do ») aux guitares dynamiques rappelant la mythique formation de Robert Forster et Grant McLennan (Walsh a côtoyé de très près les Go-Betweens) ou lumineux moment cinématographique et crépusculaire (« Butterfly Kis ») dérivant sur une sonorité de trompette plaintive et jazzy.

Suivront une série de titres frappés du sceau de l’émotion un degré plus élevé. Sur le sombre et dépouillé « We Talked Through Till Dawn », enregistré en direct et en une seule prise, le musicien Chris Abrahams au piano (déjà présent au côté de Walsh sur No Song, No Spell, No Madrigal) accompagne la voix poignante et désabusée de Peter Milton. La dichotomie entre les paroles et le ton de « I Don’t Give a Fuck About You Anymore » et son orchestration soignée est remarquable et fait tout l’attrait de cet autre titre.
Le tout se termine en apothéose sur l’affectif et magnifique  « The Fading Light », un pur moment d’émotion et de dénuement.

Dans et hors de la lumière, Walsh vacille entre les émotions contraires. Et si In and Out of the Light était l’archétype idéal de sa discographie, le mètre étalon d’une aventure tourmentée débutée voilà déjà bien longtemps ?

Talitres / 2020

https://fr-fr.facebook.com/theapartments/

http://www.talitres.com/fr/artistes/the-apartments.html

Tracklisting :

  1. Pocketful of Sunshine
  2. Write Your Way Out of Town
  3. Where You Used to Be
  4. What’s Beauty to Do
  5. Butterfly Kiss
  6. We Talked Through Till Dawn
  7. I Don’t Give a Fuck About You Anymore
  8. The Fading Light