Voilà l’exemple type du groupe de rock adulé par un cercle d’initiés (fidèles de surcroît), mais dont la renommée demeure toujours confidentielle. Ne parlons même pas des chiffres de ventes catastrophiques de cette formation géniale domiciliée à Los Angeles, qui perdure pourtant depuis maintenant dix ans.
Voilà l’exemple type du groupe de rock adulé par un cercle d’initiés (fidèles de surcroît), mais dont la renommée demeure toujours confidentielle. Ne parlons même pas des chiffres de ventes catastrophiques de cette formation géniale domiciliée à Los Angeles, qui perdure pourtant depuis maintenant dix ans.
Vu le nombre limité d’amateur d’Idaho, autant vous dire que j’écris cette chronique pour moi, donc autant me faire plaisir. Affilié au mouvement Slowcore dès ses débuts, Idaho à pourtant su formidablement transcender cette étiquette en se remettant constamment en question au fil des albums, tout en gardant chaque fois un son identifiable entre mille.
Comme l’a si bien résumé Jeff Martin -dont votre humble serviteur a eu le grand honneur de rencontrer – le groupe a eu droit à sa colonne (de gloire?) dans le NME lors de la sortie de Year After Year (1991), puis silence radio des médias. Une incroyable injustice tant ce groupe n’a cessé de s’améliorer avec le temps et, -n’ayons pas peur des mots- atteint l’Olympe avec la fabuleuse trilogie Alas, Hearts Of Palm et Levitate. Avec ces trois albums, Idaho a signé pour la postérité.
Pour fêter justement cette décennie écoulée, Jeff Martin a sélectionné en compagnie de John Berry (co-fondateur du groupe et de retour au bercail depuis peu) une poignée de lost songs issues de cette longue carrière. Ici, point de déchets ou de fonds de tiroirs sentant le périmé à plein nez. Ils s’agit de titres tout simplement non retenus faute de place ou dans certains cas retirés à la dernière minute afin d’en privilégier un autre. On y côtoie aussi des raretés (le mot est faible!). Malgré un cd remplis à raz bord (plus de 70 minutes de musique), l’ensemble est étrangement cohérent. Il faudra tout de même un certain nombre d’écoute avant de pouvoir rentrer de plein pied dans l’univers de ce groupe, devenu au fil du temps maître en l’art d’émouvoir. Mais cela en vaut la chandelle.
Pour les non-initiés, WWYAWNTM n’est pas peut être pas le meilleur moyen d’approcher la musique d’Idaho et l’on conseillera plutôt le petit dernier Levitate, bijou de mélancolie pop. Pour les autres, c’est à dire moi, « c’est que du bonheur », comme disait si bien Castaldi.
Une nouvelle décennie vient donc d’être entamée pour Jeff Martin. Espérons qu’elle permettra de faire connaître un des groupes -je le rappelle – les plus honteusement ignorés de l’histoire du rock. Un jour, un journaliste se penchera sur le cas d’Idaho, et à l’instar d’un Nick Drake, découvrira trop tard cette fabuleuse mine d’or.