Second album de cette formation Oxfordienne, connu pour l’instant dans nos contrés par un petit cercle d’initiés. La richesse des ambiances et les envolés Godspeediennes de My elixir : My poison vont certainement rallier à leur cause les amateurs de sensations fortes.


Voilà un curieux combo qui ne laissera personne indifférent, de sa musique jusqu’à son nom, tout simplement impossible à mémoriser (mais où ont-il pu trouver pareil migraine?). Originaire d’Oxford, Meanwhile… possède un goût prononcé pour l’expérimentation et les belles mélodies, un peu à l’image de ses parrains de patelin, les « têtes de radio », mais dans le créneau instrumental.

Pour planter le tableau de ce groupe méconnu, un peu d’histoire ne va pas nous faire de mal. Formé en 2000, Meanwhile… est au départ un collectif d’étudiants qui se décrit comme « glitter-art post-punk« . Les chemins de la vie et les obligations professionnelles se profilant à l’horizon, le collectif va finir par se fondre en groupe, à ce jour devenu quatuor. Le noyau est désormais constitué de « Ollie » Cluet (« guitars right, » bass), James Matthews (« guitars left », samples), Emily Gray (« monologues »), Tim Croston (keyboards). Le fondateur Mark Halloran parti aussi, revient de temps à autres poser quelques pistes de guitares comme c’est le cas sur My elixir : My poison…

Très vite, le groupe signe avec la petite structure locale, Truck records (Goldrush, Whispering bob, Black Nielson). Suite à la sortie de leur premier album Indian Ink (chez Jitter) en 2002, les Meanwhile… passent une bonne partie de l’année sur la route pour supporter des groupes aussi divers -mais au bon goût toujours affiché – que Pulp, Smog, Electrelane… Fasciné par leur prestance scénique, le vétéran John Peel les prend sous son aile – déjà invité trois fois aux mythiques Peel Session. Malgré cet emploi du temps plutôt chargé, les quatre d’Oxford trouvent le temps d’enregistrer l’été son second album My Elixir; My Poison, que nous avons aujourd’hui entre les mains.

Autant le dire d’entrée, le groupe tient ici ses promesses et enfle à vu d’oeil. Enregistré au studio attitré du label Truck Records, les sessions de cet album -très ambitieux- semblent avoir été dirigées comme un chemin de croix. Selon les dires de la bio du groupe: « Les membres avaient tous quitté l’université et étaient devenu sans-abri. La solution? Dormir, manger, boire et composer et enregistrer dans le local » Tout un programme!

On comprend alors mieux l’investissement colossal qui en découle. Le groupe y évacue ses influences parfois frigides d’Arab Strap pour se laisser aller et devenir plus organique. L’ensemble est assez varié, mais le ton reste pesant tout au long du disque. Des mélodies de piano élancées sont rejointes par une boite à rythme à l’image d' »Anatomies ». Les poèmes récités par Emily Gray (L’artwork très tourmenté est d’ailleurs d’elle) finissent d’asseoir cette ambiance qui n’est pas sans rappeler les groupes Canadiens de Constellation. Meanwhile… possède beaucoup de traits communs avec les Silver Mt Zion (construction similaire des instrumentaux, ambiance grave, pochette mystérieuse).

L’épique « Chinese Lantern » est un des grands moment de ce disque, la machine s’emballe et devient cataclysmique tout en entretenant une tension pleine de désespoir. Mémorable. Plus loin, le groupe prouve qu’il sait faire autre chose que du bruit et dévoile des séquences plus intimistes sur « heliotrope » et « Anatomies ». La composition devient minimale mais reste très pesante. A l’exception du dernier titre « Heatstroke » (où l’illustration parfaite d’une force mélancolique) la durée des morceaux ne dépasse pas les cinq minutes. C’est sûrement pour cela que l’album est une vraie réussite et ne devient pas plombant à force, comme chez certains de ses acolytes.

La balance penche désormais du côté de la formation d’Oxford, plus cohérente que le dernier effort d’un Godspeed par exemple, un peu trop long et penché sur la redite. Les titres de Meanwhile… sont courts et jamais soporifiques. Une formule exploitée aussi chez les géniaux texans d’Explosion In The Sky, plutôt axé sur les guitares et la batterie qui demeurent l’ossature essentielle. A écouter donc religieusement.



Le site officiel du groupe


Un vieux site officiel

Le site de chronowax

le site du label Truck Records