La course au gros son est relancée avec Chevelle, le trio le plus déchaîné de la banlieue de Chicago. Prônant un rock lourd et sombre, les frères Loeffler nous surprennent par des compositions marquant l’union réussie de l’harmonie et de l’agressivité, tout en imposant intégrité et fluidité à l’ensemble des morceaux.


Il est clair que le genre n’est pas nouveau. Beaucoup de groupes s’y sont déjà penchés, et certains mêmes, y ont affiché une réelle maîtrise. Helmet, Handsome, Tool, pour ne citer qu’eux, ont posé les bases sur lesquelles est aujourd’hui bâtie la musique de Chevelle. Ces trois frères du Midwest en imposent par leur rock brutal mais aérien, qui s’affirme au travers d’une playlist de onze titres à ne pas prendre à la légère.

La peine et le regret s’imposent d’eux même à l’écoute de cet album. L’expression vocale de Pete Loeffler, et la profondeur des guitares donnent aux morceaux des airs de lamentations ponctuées par des appels au massacre. Les titres restent pour la plupart expressifs de l’ambiance des chansons, comme par exemple « Send The Pain Below », « Closure », ou « One Lonely Visitor ». Les émotions générales des morceaux semblent évidentes, malgré des paroles certes poètiques, mais souffrant piteusement d’un manque de sens… Un détail pour le rock anglosaxon me direz vous !! Donc ne nous y attardons pas…

Alors que la production met en avant des « riffs à impact pour martellement d’enceintes« , une certaine expression mélodique et une paradoxale sensibilité ont su être habilement préservée. L’exemple frappant est sans aucun doute « Family System », où s’entremèlent vocaux d’incantations et hurlemements ténébreux. Il faut dire que le mixage a été fait de mains de maitre. Andy Wallace, le géniteur d’un certain monument appelé Grace, s’y est entre autres penché. Le mélange est si savant que certains se complaisent à considèrer Chevelle comme un digne représentant de la tendance White Metal, alors que rien dans cet album ne semble confirmer cette assertion.

Nous pourrons donc donner plusieurs conseils à l’auditeur avide de renouveau, pour apprécier cet album indéniablement Rock (avec un grand « R »). Il est évidemment necessaire d’apprécier les riffs lourds et les pulsations sauvages d’une batterie omniprésente, mais ce n’est pas tout… Il faut aimer les envolées, les refrains soutenus par des powerchords électrisants. Il faut donc aimer les mélanges, les cris comme les choeurs, avoir envi de guerre et d’harmonie, de violence et d’élévation… Si vous êtes celui ou celle que je viens de décrire, alors Wonder What’s Next ? agrémentera fièrement votre discographie comme il a depuis peu agrémenté la mienne.

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